« 20 Minutes » a lancé un défi au champion du monde de lecture rapide

« Aujourd’hui, je me décris comme une personne épanouie parce que je fais ce qui me plaît. » Telle est la première phrase de notre entretien avec Kamel Kajout. Pourtant, cela n’a pas toujours été facile pour cet homme originaire du Maroc, issu d’une fratrie de 6 enfants. Kamel Kajout a subi plusieurs formes de discrimination. A commencer par celle liée à son lieu d’habitation, lui qui réside en Seine-Saint-Denis. Mais aussi à cause de la « connotation malheureusement négative » liée à ses origines. « Sortir de La Courneuve en Seine-Saint-Denis, c’est la chose qu’on retenait tout de suite bien que j’avais de bons résultats » nous a-t-il confié. Mais c’est grâce à sa détermination « en écrivant plus de 500 CV à la main » et en mettant en avant la richesse de son engagement associatif, qu’il a réussi à trouver son équilibre professionnel.

Cependant, la découverte de la lecture rapide a été un nouveau tournant dans la vie de Kamel. « Depuis que j’ai découvert cette discipline tout à changer ». C’est pourtant par hasard qu’il s’est retrouvé candidat au championnat du monde en Chine en 2018. Il accompagnait seulement sa femme, qui était participante, et il a dû remplacer quelqu’un qui n’a pas eu son visa au dernier moment. De ce moment, sont nées une passion et une volonté de se dépasser, d’être le meilleur. Son épouse l’a donc coaché. Trois livres en une heure par jour, voici l’entraînement du sportif cérébral pour dépasser l’exploit de 2021 : un livre lu en dix minutes avec 60 % de compréhension.

« On est dans l’humain et ça, j’adore. »

La lecture rapide, appelée de préférence«lecture efficace», s’est invitée jusqu’à son domicile. D’une part, la préparation aux différents concours est avant tout un état d’esprit et une routine mis en place au quotidien. D’une autre part, cette passion s’est transmise auprès de ses quatre enfants. Sa fille de 9 ans est arrivée deuxième au championnat l’année dernière, « j’étais plus content pour elle que pour moi ». Sa fille de 7 ans voudrait elle aussi suivre les traces de son père. C’est donc une histoire de famille, qui a ses bienfaits. Il remarque que ses enfants « apprennent des choses en prenant du plaisir, sont plus autonomes, plus efficaces et moins dispersés ».

À travers les compétitions, Kamel Kajout a « créé du lien et développé le côté humain. On est dans l’humain et ça, j’adore. » C’est pour perpétuer cet état d’esprit qu’il a créé L’association Graines de Réussite sur une idée de sa femme. C’est ensemble qu’ils apprennent aux autres, avec des formations sur la lecture rapide, la confiance et le dépassement de soi. On ressent une grande connexion entre Kamel et son épouse : « Chaque fois qu’elle faisait quelque chose, par mimétisme j’ai reproduit et derrière je cherchais à perfectionner tout ça ».

De nombreux projets sont à venir pour ce lecteur gargantuesque : l’ascension du Mont-blanc, le développement de ses différentes associations avec son épouse et l’organisation de l’open national des maîtres du cerveau à Bondy en octobre prochain. Et pourquoi pas l’écriture d’un livre ? La détermination et le respect des valeurs qui ont guidé sa vie et lui ont permis d’accomplir de grandes choses forment, quoi qu’il en soit, un excellent canevas pour une autobiographie édifiante. « Ok, je suis issu de la Seine-Saint-Denis, ok, j’ai des origines marocaines mais cela ne change en rien les compétences, explique Kamel Kajout. On les a, c’est inné, c’est à nous. Avec le travail, ça va payer et avec la persévérance, on va y arriver. »

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