11 films culte à voir sur Netflix et Amazon Prime | Vogue Paris
Du Magicien d’Oz et Donnie Darko à Mulholland Drive, ces films ont tous connu un échec financier ou critique au moment de leur sortie, mais sont parvenus à s’imposer dans les grandes cérémonies, dans les classements de référence et dans le cœur des spectateurs du monde entier.
Parmi les films aujourd’hui devenus culte nombreux sont ceux à avoir échoué au box-office à leurs débuts. Un échec en billetterie peut être imputé à une quantité de facteurs imprévisibles, comme une malencontreuse date de sortie, une sensibilité en avance sur son époque ou encore le lancement concomitant d’un film produit par un studio concurrent et bénéficiant d’un budget de promotion nettement plus enthousiaste. Parfois, le hasard est tout ce qui sépare un succès pleinement mérité d’un bide retentissant.
Qu’il faille l’attribuer au bouche-à-oreille, à un changement d’habitude chez les spectateurs, ou tout simplement à un coup du destin, une poignée de films passés sous le radar auront finalement réussi à bénéficier d’un deuxième élan et à conquérir les cœurs — et les plateformes de streaming — des cinéphiles du monde entier. Du Magicien d’Oz à Mulholland Drive, nous revisitons 11 films qui ne sont pas nés sous les meilleurs auspices, mais sont parvenus à se hisser au fil du temps au rang d’œuvres culte.
1. Le Magicien d’Oz (1939)
Le Magicien d’Oz
© Photography Getty Images
Alors que cela ne paraît pas excessif comparé aux chiffres actuels, le coût de production de 2,7 millions de dollars du Magicien d’Oz n’avait rien d’une bagatelle en 1939, d’autant plus qu’en moyenne un film de la Metro-Goldwyn-Mayer tournait autour d’1,5 millions de dollars, maximum. Générant à peine 3 millions de dollars au box-office, ce film aujourd’hui unanimement salué fut avant tout un échec financier.
Le torrent de critiques au vitriol n’y a sans doute pas été pour rien, comme l’illustre assez bien l’article de Russell Maloney paru dans The New Yorker, où il écrit : « J’ai assisté effaré à la production Technicolor de MGM, Le Magicien d’Oz, dans lequel on ne retrouve aucune trace d’imagination, de goût ou d’ingéniosité. » Il aura fallu dix ans pour que ce classique devienne enfin un succès financier et encore plus pour que le film commence à s’attirer les bonnes grâces de la critique.
2. Citizen Kane (1941)
Citizen Kane
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Considéré comme l’un des grands monuments du cinéma du fait de ses thématiques progressistes, de son style novateur et de sa structure intelligente, le très révéré Citizen Kane n’est pas près de disparaître de la liste des « Top 100 » sur IMDB. Et pour cause, le joyau de la couronne d’Orson Welles a toujours été un habitué des meilleurs classements, et ce dès sa sortie en 1941. Malheureusement, les avis dithyrambiques ne font pas les choux gras au box-office, puisque Citizen Kane y a difficilement atteint 1,5 millions de dollars de recettes.
Alors que certains considèrent que le sujet du film aurait pu paraître trop cynique pour le public de l’époque, c’est au très influent magnat de la presse William Randolph Hearst que l’on attribut le piètre succès du film en salles. Hearst, qui avait servi d’inspiration à l’histoire de Charles Foster Kane, ayant, de toute évidence, interdit d’en citer le nom dans la presse.
3. Harold et Maude (1971)
Harold et Maude
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Dans cette sombre comédie d’initiation, le jeune Harold de 19 ans tombe éperdument amoureux de Maude, âgée de 79 ans. Harold est un adolescent excentrique, passé maître dans la mise en scène de son suicide, alors que Maude a décidé qu’elle mettrait un terme à sa vie le jour de ses 80 ans. En 1971, cette romance peu conventionnelle s’est soldée par un échec cinglant au box-office, tandis que Vincent Canby dans le New York Times la qualifiait de « douteuse et rebutante ».
Douze ans plus tard, son scénariste, Colin Higgins, qui à l’origine avait écrit le film comme projet de fin d’études à l’école de cinéma de UCLA, en récoltait enfin les lauriers. Par un heureux hasard du destin, une poignée de salles disséminées dans le vaste territoire américain, avaient conservé leur copie pendant toutes ces années et ont commencé à le projeter aux étudiants mordus de cinéma, faisant dès lors de Harold et Maude une véritable pépite devenue culte.
4. The Rocky Horror Picture Show (1975)
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Authentique fiesta musicale d’épouvante, Le Rocky Horror Picture Show n’a pas démarré sur les chapeaux de roue mais plutôt sur un douloureux grincement puisque le « doux travesti » Frank-N-Furter et ses amis ont été précocement privés de salles obscures du fait d’entrées jugées trop faibles. Ce n’est que pus tard que le cinéma Waverly de New York a commencé à le projeter tard dans la nuit, donnant ainsi naissance à ce qui allait devenir un rituel vieux de plusieurs décennies de projection de minuit.
Aujourd’hui, le Rocky Horror est le film qui est resté le plus longtemps à l’affiche sans discontinuer, avec des séances hebdomadaires programmées partout dans le monde, souvent agrémentées de représentations en direct lors desquelles des comédiens jouent simultanément les scènes qui se déroulent à l’écran, face à des spectateurs déguisés à l’image de leurs personnages préférés. Financièrement aussi le film a réussi à sauver la face et à ce jour la production, qui avait coûté 1,4 millions de dollars, aura généré plus de 140 millions de dollars dans tout le monde.
5. A Christmas Story (1983)
A Christmas Story
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La lampe de jambe. La langue de Flick collée au poteau. La désastreuse entrevue avec le Père Noël. On ne compte plus les séquences mémorables qui ont fini par faire entrer cette comédie à petit budget dans le panthéon des flops-devenus-cultes où elle a toute sa place. Frappé de la malédiction qui touche tous les films qui cherchent à se démarquer des formules éprouvées du genre, on n’aura aucun mal à comprendre pourquoi A Christmas Story n’a pas été un succès immédiat. Car il s’agit d’un film plus drôle, plus insolent et plus subversif que n’importe quel film de Noël jusque là.
Mais alors qu’il a plutôt bien marché au box-office, il faudra attendre plus d’une décennie pour le voir s’ériger en véritable classique de fin d’année, aux côtés de Miracle on 34th Street (1994), La vie est belle (1946), L'Etrange Noël de M. Jack (1993) et A Christmas Carol (1951).
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6. Fatal Games (1989)
Fatal Games
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Alors que Fatal Games est désormais cité aux côtés des incontournables Clueless (1995), Lolita malgré moi (2004) et Jawbreaker (1999), la méchanceté décomplexée de cette comédie satirique s’est avérée incompatible avec les attentes du public lorsqu’elle déboula sur le grand écran en 1989. Grâce à son cocktail détonnant mêlant une tête d’affiche incarnée par une Winona Ryde aux prémices d’une carrière fulgurante tout au long de la décennie suivante — pensez Edward aux mains d'argent (1990), Les Quatre Filles du docteur March (1994) et Une vie volée (1999) — et un appétit croissant pour les visions plus réalistes (comprenons cinglantes) de l’univers lycéen, Fatal Games a fini par se frayer, à coups de dents, certes, une place tout en haut de la chaîne alimentaire des teen movies les plus cultes.
Ayant accouchées d’une comédie musicale, d’une adaptation pour la télé, ainsi que des rumeurs d’une possible deuxième partie en cours de préparation, les reines du mal perpétuent leur emprise impitoyable.
7. Hocus Pocus (1993)
Hocus Pocus
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Le 16 juillet 1993, Hocus Pocus débarquait dans les salles américaines. Le même jour, un petit film bien ficelé sur l’amitié entre un garçon et un orque nommé Willy allait exploser toutes les prédictions du box-office, réussissant à déboulonner les ensorcelantes Sarah Jessica Parker, Bette Midler et Kathy Najimy du top 10 en seulement deux semaines.
Le manque à gagner au guichet aura coûté des millions à Disney. Mais comme par magie, le lègue de Hocus Pocus a finit par ressusciter grâce aux diffusions télé, ainsi qu’aux ventes de VHS et de DVD, devenant dès lors un incontournable kitch dans n’importe quel marathon cinéma d’Halloween digne de ce nom. La rumeur voudrait qu’une séquelle en exclusivité pour Disney+ soit actuellement dans les tuyaux.
8. Les évadés (1994)
Les évadés
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Lorsqu’on constate à quel point Les évadés est devenu aussi universellement aimé et omniprésent depuis sa sortie — ce drame carcéral peut se vanter d’occuper la première place dans le mythique classement des meilleurs films sur IMDB (battant les pointures que sont Le Parrain de 1972 et La Liste de Schindler de 1993) — il semble inconcevable qu’il ait d’abord été un fiasco au box-office de 1994. Loin d’avoir récupéré les 25 millions de dollars qu’il a coûté, Les évadés a peiné à la dernière place avec quelques 16 millions de dollars à se mettre sous la dent. Comment est-ce possible ?
Affublé en anglais d’un titre à coucher dehors (The Shawshank Redemption) et avec deux géants multiprimés encensés par la critique (Pulp Fiction et Forrest Gump) accaparant l’attention du public et de la critique année-là, tout ce dont avait besoin cette perle du cinéma pour briller était d’un deuxième polissage. Sept nominations aux Oscars, dont celui du meilleur film, couplées à un formidable effort de promotion de location en VHS ont finalement réussi à piquer la curiosité des spectateurs, faisant de Shawshank le classique indétrônable qu’il est devenu.
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9. Fight Club (1999)
Fight Club
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Qu’on l’aime ou qu’on la déteste, l’adaptation pour le grand écran du roman de Chuck Palahniuk est devenue le chef d’œuvre de David Fincher, au sujet duquel The New York Times a dit : « Fight Club est le film culte définitif de notre époque. » Même s’il l’était nettement moins en 1999. Car les spectateurs aussi bien que la critique se sont déchirés sur la question, avec nombre de contradicteurs soutenant que les prétentions littéraires de Palahniuk étaient trop sombres, violentes et nihilistes, donnant lieu à une exploitation en salle plus que contrastée.
À l’aune du nouveau millénaire, il est fort possible que le public mainstream, gavé de discours paranoïaques autour du bug de l’an 2000, en ait eu assez de tout ce qui pouvait de près ou de loin s’apparenter à la peinture d’un avenir de désolation. Et puisque tout vient à point à qui sait attendre, Fight Club a connu un deuxième souffle grâce à des ventes de DVD astronomiques, devenant par la force des choses l’une des plus grandes révélations surprises des années 1990 et un classique cultissime.
10. Donnie Darko (2001)
Donnie Darko
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Cette fable à petit budget sur le voyage dans le temps, l’hypocrisie pavillonnaire et Frank, un lapin doué de parole, a fait un véritable four au box-office, malgré une distribution de premier choix (dont les Gyllenhaal, frère et sœur, Drew Barrymore et Patrick Swayze). Sorti peu après les attentats du 11 septembre, le film était sans doute condamné à l’échec à un moment où les spectateur étaient à la recherche d’histoires plus légères. Mais l’histoire du film, encore une fois, est une histoire de rédemption, et Donnie Darko est parvenu à récupérer sa mise de départ — et a dégager quelques bénéfices — grâce au bouche-à-oreille et aux ventes en vidéo à l’international.
On doit d’ailleurs au film d’avoir donné au monde les Gyllenhaal et catapulté au sommet du hit-parade la reprise de Gary Jules du tube des Tears for Fears, Mad World, écrit en 1982. Hélas, les films que le réalisateur Richard Kelly a signés par la suite, Southland Tales (2006) et The Box (2009) sont la preuve que la fortune ne vient pas deux fois. Quoi qu’il en soit, Donnie Darko brille aujourd’hui au firmament des films cultes, même si c’est le fruit du pur hasard.
11. Mulholland Drive (2001)
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Mulholland Drive est souvent considéré comme le plus mainstream des films de David Lynch, mais « accessible » n’est pas le mot qui nous vient à l’esprit lorsqu’on évoque l’univers surréaliste de ce réalisateur unanimement plébiscité. Ce n’est donc pas une surprise si les spectateurs ont finalement boudé ce dédale néo-noir qui aura toute de même valu à David Lynch une nomination à l’Oscar du meilleur réalisateur et révélé Naomi Watts comme valeur sûre.
Le temps s’est néanmoins montré clément avec Mulholland Drive, désormais largement considéré comme l’œuvre la plus aboutie de Lynch, autant qu’un bijou de cinématographie à part entière. Si cela ne devait pas suffire, le magazine BBC Culture l’a récemment couronné meilleur film du 21ème siècle. Rien que ça.
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