VIDÉO – “Ma mère risquait la prison” : Aurore Bergé revient sur une terrible épreuve familiale

Au micro de Franceinfo, lundi 28 novembre, la députée Aurore Bergé est revenue sur l’ancien avortement subi par sa mère, lorsque le pays interdisait encore l’IVG.

Lundi 28 novembre, Aurore Bergé était invitée au micro de Franceinfo. La présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale a rapidement été questionnée sur l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution, à laquelle elle est entièrement favorable. L’occasion pour la femme politique de revenir sur l’épreuve surmontée par sa mère, qu’elle considère comme « l’héritage » familial qu’elle porte « sur la question des droits des femmes ». Elle a ainsi parlé de l’IVG réalisée sur sa mère à un moment où cela « était illégal ».

« Ma maman, qui y a eu recours, l’a fait à un moment où elle risquait à la fois la prison et sa propre vie, parce que les conditions sanitaires dans lesquelles elle a eu accès à l’IVG ne sont absolument pas comparables à celles d’aujourd’hui », a développé Aurore Bergé en estimant qu’il « faut se souvenir d’où l’on vient, à la fois personnellement mais aussi dans la loi, dans la manière avec laquelle les droits des femmes ont réussi à avancer ». La députée de 36 ans a tenu à souligner « à quel point ça peut être fragile » d’obtenir le droit à l’avortement et assuré qu’il y a là une « nécessité […] quand on en a les moyens encore une fois, de pouvoir le sanctuariser ».

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Une mère ayant subi un « curetage sans anesthésie »

Pour rappel, à l’Assemblée nationale le 24 novembre dernier, Aurore Bergé expliquait plus en détail à ses confrères députés ce par quoi la femme qui lui a donné la vie était passée en voulant avorter. « Elle y a eu recours, comme peut-être un certain nombre de nos mères, de nos grands-mères. […] Elle a d’abord fait appel à un médecin, vraisemblablement assez connu à l’époque pour cela, mais l’opération ne s’est pas très bien passée », avait-elle lancé au sein de l’hémicycle. La femme politique avait ensuite raconté que sa mère avait été forcée « d’aller à l’hôpital, où elle pensait trouver un refuge bienveillant, accueillant ». « Elle a été reçue sous une forme d’inquisition, parce qu’on avait bien compris, évidemment, l’acte qu’elle avait tenté de réaliser à ce moment-là », avait-elle affirmé, en révélant que sa mère avait alors « subi un curetage sans anesthésie », en déplorant cet ancien traitement médical infligé aux femmes souhaitant avorter.

Article écrit avec la collaboration de 6Medias

Crédits photos : Capture écran France Info

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À seulement 17 ans, l’actrice est tombée une première fois enceinte de son premier mari, Roger Vadim. Les avortement étant alors punis par la loi, c’est à Megève, en Suisse, qu’elle décide d’interrompre sa grossesse dans des conditions « déplorables ». « Les douleurs qu’elle a ressenties furent atroces. Elle est traumatisée », écrit Pascal Louvrier dans son ouvrage Vérité BB (éditions Tohu-Bohu). Une intervention « dans des lieux glauques, sans hygiène » au cours de laquelle, BB a failli perdre la vie par manque de soin : « Comme la bête dont on brûle le cuir au fer rouge, elle garde de cette épreuve une peur panique de la maternité ». Refusant de devenir mère, Brigitte Bardot – qui tombe une seconde fois enceinte de son moi – avorté une seconde fois, en Suisse, « au fond d’un appartement ». Là encore, l’actrice frôle la mort lorsque « le saignement se transforme en hémorragie » et qu’elle fait un arrêt cardiaque sur la table d’opération. Lorsqu’elle tombe enceinte une troisième fois de son second mari, l’acteur Jacques Charrier, aucun médecin n’accepte de l’aider à avorter. Elle donne alors naissance à Nicolas. Une grossesse qu’elle décrit comme « une tumeur qui s’était nourrie de moi ».

C’est par peur qu’on la « massacre », comme ce fut le cas d’une amie pendant son adolescence, que Nadine Trintignant s’est rendue – elle aussi – rendue en Suisse pour avorter. Enceinte de son ex-mariJean-Louis Trintignant, la comédienne qui n’avait pas encore eu d’enfant confie au magazine Elle en novembre 2021 son choix : « On n’avait pas un rond, pas de quoi nourrir un enfant. (…) J’avais emprunté de l’argent à Françoise Sagan avec qui j’étais amie. Avec l’argent de Françoise, je suis partie chez un médecin à Genève« . Des années plus tard, la maman de la défunte Marie Trintignant honore sa dette : « On jouait au Poker à Saint-Tropez, Jean-Louis était un grand joueur, il gagnait un argent fou contre Françoise. Je lui ai glissé à l’oreille : ‘Ne prends pas un sou à Françoise, on lui doit de l’argent‘. Elle avait oublié. Je lui ai dit : ‘Mais si, tu te rappelles, on est allées chez le médecin – Ah oui, celui qui nous avait traitées de putes, c’était pas marrant !’« 

En 2008, Nathalie Baye a confié dans les colonnes de Marie-Maire y avoir eu recours : « La première fois, je n’avais pas 20 ans. J’étais trop jeune, c’était mon premier amoureux, on n’avait pas un rond, c’était une évidence. La seconde fois, cela a été plus douloureux. Je n’étais pas certaine de la durée de l’histoire que je vivais ». Rachida Brakni, à qui Nathalie Baye donne la réplique dans le film Les bureaux de Dieu a fait ce même choix à 23 ans : « Complètement paumée, je ne savais pas quoi faire. Finalement j’ai pris cette décision. J’avais pris tous les rendez-vous, psy, médecin, et j’ai fait une fausse-couche ».

Quand Corinne Masiero évoque les trois avortements qu’elle a vécus, c’est pour briser un tabou. Dans une interview accordée au magazine Causette, l’actrice de Capitaine Marleau raconte que la première, elle n’avait que 15 ans et celui qui l’avait « encloquée » n’était pas là pour la soutenir : « ll m’a dit : ‘Fais comme tu veux.’ Ça m’a coupé le souffle. Moi je subissais toute l’angoisse d’avoir un truc en moi qui risquait de grossir et de briser ma vie, sans que j’aie les moyens de l’élever ». Seule le jour de son avortement, elle a pu compter sur le soutien et l’aide d’une infirmière : « Après l’intervention, j’ai éclaté en sanglots. Je n’ai pas compris pourquoi, car c’était un soulagement ». Si elle n’a jamais regretté ses choix, l’actrice déplore le comportement des hommes et ses partenaires : « À chaque fois, c’est moi qui gérais le bazar. J’avais de la compassion venant de mes potesses, dont certaines étaient déjà passées à la casserole. […] Les personnes de sexe masculin, ça ne leur venait même pas à l’esprit d’en parler ».

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