Pourquoi Yannick Jadot ne risque pas de remplacer Edouard Philippe à Matignon

Édouard Philippe gardera-t-il son poste de Premier ministre au « jour d’après » ? Le déconfinement n’a pas encore débuté que les premiers noms pour éventuellement le remplacer sont déjà en train de circuler. Parmi eux, celui de l’écolo Yannick Jadot qui a réagi ce dimanche 26 avril sur BFM TV.

« Le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d’avant », a annoncé Emmanuel Macron, le 16 mars, rappelle Le Monde qui voit là « la perspective d’un tournant dans son quinquennat ». Un « tournant » qui pourrait impacter directement le Premier ministre, Édouard Philippe. Le 22 avril, le quotidien affirmait que « la question de son maintien ou non en poste a repris de la vigueur à mesure que les esprits s’échauffent sur l’après-crise ».

« S’il faut donner le sentiment d’une nouvelle période, Edouard peut en être victime. Le premier ministre est un airbag pour le président de la République, un prestigieux accessoire. On peut avoir besoin de le garder ou pas, indépendamment de ses mérites », expliquait un habitué de Matignon cité par le journal du soir, qui évoque les ambitions du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, mais aussi le nom de l’écologiste Yannick Jadot. Un nom aussi cité par Challenges, mais aussi par le site de BFM TV qui écrivait le 23 avril : « Non seulement le président de la République consulte, mais il consulte beaucoup, des profils différents, qui vont de l‘ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve à Yannick Jadot, l’ex-tête de liste écologiste aux élections européennes », pouvait-on lire alors que le président chercherait un profil davantage en phase avec le virage « écologique et social » qu’il souhaiterait donner à cet « après » si incertain.

C’est sur la chaîne d’information que Yannick Jadot a coupé court aux rumeurs ce dimanche 26 avril. La journaliste Apolline de Malherbe lui a demandé s’il pourrait participer à un « gouvernement d’union nationale ». Il a exprimé ses réserves sur ce qu’il considère n’être qu’un « casting ». « Vous dîtes : ‘On va faire un gouvernement et on va réfléchir à ce qu’on va faire’ après’, c’est le pire de la politique. Je l’ai dit. Je ne participerai pas à une opération de débauchage », a affirmé sur BFM TV le chef de file d’Europe Ecologie-les Verts (EELV). Voulant peut-être éviter l’écueil dans lequel s’est retrouvé Nicolas Hulot qui avait quitté le gouvernement de façon spectaculaire en 2018, il se réserve pour l’ « après », mais encore plus après… en 2022. Pas question pour lui de se griller trop tôt alors que l’exécutif prend encore des décisions avec lesquelles il tient à afficher son désaccord.

Yannick Jadot voit plus loin

« J’ai quand même le droit de dire que je suis sidéré quand ce gouvernement favorise la levée de toutes les mesures d’épandage pour les pesticides profitant de notre épidémie. Je suis sidéré quand ce gouvernement continue à mettre des milliards sans aucune conditionnalité sociale, sans aucune conditionnalité environnementale. Ils n’ont toujours rien compris », a déploré ce dimanche 26 avril celui qui était déjà candidat à l’élection présidentielle de 2017, avant d’affirmer haut et fort : « Oui, à un moment donné, il va falloir construire une alternative plus enthousiasmante pour notre pays et pour l’Europe. »

Alors si Yannick Jadot dit non, qui pourrait remplacer Édouard Philippe ? À moins qu’Emmanuel Macron ne décide de garder finalement son actuel Premier ministre, même si, selon Le Figaro, en ces temps de préparation du déconfinement, les tensions entre les deux hommes seraient fortement ravivées.

"Gouvernement d'union nationale": Yannick Jadot, député européen EELV, assure qu'il ne participera pas à "une opération de débauchage" pic.twitter.com/prAfkJ9afq

Yannick Jadot, eurodéputé EELV, estime "qu'en 2022, il faudra remplacer Emmanuel Macron" pic.twitter.com/iRfyk0xNqn

Crédits photos : Panoramic / Bestimage

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