Nicolas Bedos raconte la "dernière nuit" près de son père : sa lettre déchirante
C’est avec émotion et poésie que Nicolas Bedos a écrit sa dernière lettre à son père Guy Bedos, décédé le 28 mai à 85 ans. Augustin Trapenard a lu cette missive bouleversante au micro de "France Inter".
« Un boucan merveilleux dans nos yeux malheureux »
« Au bout de tes jambes qui ne marchent plus, tes chats sereins comme des gardiens. Sur la table de nuit, un fond de verre de coca, ultime lien entre ce monde et toi. Quelques gorgées de force qui te permettent du fin fond de ta faiblesse de nous lancer des gestes d’une élégance et d’une tendresse insolente« , poursuit-t-il.
Et d’ajouter avec poésie : « Fâché de ne plus pouvoir parler, tu envoies des baisers muets à ta femme adorée, à ta fille bien aimée, à ta fenêtre de l’île Saint-Louis. Au soleil que tu fuis. Des gestes silencieux qui font un boucan merveilleux dans nos yeux malheureux« .
Guy Bedos, anéanti par la mort de son ex-femme et de son fils Philippe
Père de cinq enfants, Guy Bedos a noué une relation forte avec l'un d'entre eux, Philippe, qu'il a adopté à l'âge de neuf ans. L'homme a malheureusement été emporté, comme sa mère Sophie Daumier, par une maladie neurologique dégénérative… Un destin tragique.
« Je sens que tu n’es pas loin »
Enfin, Nicolas Bedos continue de s’adresser à son défunt père et lui parle de ses futures funérailles, comme pour lui expliquer quelles seront les étapes de son dernier voyage. « On va t’emmener maintenant dans ton costume de scène, celui des sketchs et des revues de presse, des télé et des radios. Celui qui arpenta la France en long en large et en travers de la gorge de certains maires. Je t’ai noué ta cravate noire. On va t’emmener où tu voulais. C’est toi qui dicte le programme, c’est toi qui conduit sans permis. D’abord à l’église Saint-Germain. Tu n’étais pas très pote avec les religions mais les églises ça t’emballait. (…) Puis on va s’envoler en Corse dans ce village qui te rendait un peu ta Méditerranée d’Alger. On va chanter avec Izia du Higelin, du Trenet, du Dabadie et Nougarro. On va te faire des violons, du mélodrame à capella ».
Newsletter
Les informations recueillies sont destinées à CCM Benchmark Group pour vous assurer l’envoi de votre newsletter.
Elles seront également utilisées sous réserve des options souscrites, à des fins de ciblage publicitaire.
Vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification de vos données personnelles, ainsi que celui d’en demander l’effacement dans les limites prévues par la loi.
Vous pouvez également à tout moment revoir vos options en matière de ciblage. En savoir plus sur notre politique de confidentialité.
Voir un exemple
Et de conclure avec tendresse : « A la sortie d’un comédien, il faut se lâcher sur les ‘bravo’ et occuper chaque strapontin. C’est ton butin. D’autant je sens que tu n’es pas loin. Tu n’es pas mort. Tu dors enfin. » Quelques jours plus tôt, c’est la fille de Guy Bedos, Victoria Bedos, qui lui avait rendu un hommage émouvant.
Source: Lire L’Article Complet