La rencontre d’après minuit avec Reda Kateb : "Je voulais être acteur, c’était ça et rien d’autre"
Reda Kateb se pointe au Café Sans Nom, place de la Réunion, à Paris, son chien Polo sur les talons de ses baskets. Dans Les promesses, prochain film de Thomas Kruithof(1), on le voit courir en costume dans les étages d’un immeuble de cité et frapper aux portes au milieu de la nuit.
Il joue Yazid, directeur de cabinet d’une maire – Isabelle Huppert – déterminée à obtenir des subventions pour rénover la cité.
Vouloir une vie meilleure
« Cela a été filmé à Clichy-sous-Bois et Montfermeil, à deux pas de l’endroit où Les misérables (2) a été tourné, précise l’acteur. Avant, je vivais dans un endroit un peu comme celui-là, à Ivry-sur-Seine. Pendant ce tournage, j’ai retrouvé quelque chose dont on parle peu, la gentillesse, la solidarité, le tissu social fort. La délinquance existe, mais la majorité des gens veulent une vie meilleure que la leur pour leurs enfants. »
Son personnage passe de la cité aux beaux quartiers avec aisance. Toute ressemblance… Après ces scènes dans ces lieux sacrifiés, il était content de rentrer chez lui, retrouver un confort auquel il a pris goût.
« Presque comme si le lieu me rejetait. Est-ce que je me suis tellement embourgeoisé ? » Reda Kateb habite une petite maison à Montreuil, « loin d’être le grand luxe, mais c’est douillet. Le quartier est en pleine gentrification mais il y a encore une véritable mixité. J’espère que ça va tenir ».
Comédien-star, il se sent bien parmi ces anonymes sans passeport pour la gloire. « Mes amis sont beaucoup des gens comme ça. » Il mène une vie structurée, « ça m’aide à mieux profiter de ce que je vis. Et j’aime bien prendre le petit-déjeuner avec mon fils de 6 ans et demi, l’emmener à l’école ».
Un cadre qui ne l’empêche pas de connaître des nuits d’ivresse. « J’aime ça parce que c’est rare. Tout d’un coup, on prend le toboggan, on parle, on enchaîne les bières, on se quitte un peu titubants. »
La consécration de l’acteur
Thomas Kruithof le décrit « drôle, très aligné, entre son métier, ses valeurs, sa manière de faire. Il est dans le moment, intensément là ». La dernière fois que Reda Kateb a vu le jour se lever après une traversée de la nuit, « un moment que j’adore », c’était à Cannes, avec Tahar Rahim et Samir Guesmi.
« On s’est retrouvés à discuter dans une chambre d’hôtel, ça s’est fini à six heures et demie du mat, avec un petit-déj’ en smoking. » Il évoque ce souvenir avec ce demi-sourire qui emballerait un tabouret.
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