Joe Dassin aurait eu 82 ans ce 5 novembre… ce qu’on ne savait pas [PHOTOS]
Victime d’un infarctus le 20 août 1980 à Papeete, Joe Dassin s’est effondré, à 42 ans seulement, en pleine gloire, et au milieu d’une bataille acharnée pour obtenir la garde de ses fils. Retour sur les rencontres, les passions et les drames qui ont forgé son caractère…
Joe Dassin est le fils du célèbre réalisateur Jules Dassin et de Béatrice Launer, violoniste réputée. Le petit Joe, qui voit le jour à New York le 5 novembre 1938, a deux sœurs, Richelle de 2 ans sa cadette et Julie née en 1945.
La famille habite New York puis Los Angeles. Dès 5 ans, Joe sait ce qu’il veut faire de sa vie: « Quand je serai grand, j’irai tous les jours au cinéma, comme papa!« , révèle Betty Truck dans l’ouvrage « Joe Dassin, l’inconnu » paru en 2018.
Mais le ciel se couvre rapidement pour les Dassin. Brièvement membre du Parti Communiste américain, Jules Dassin est dénoncé par le réalisateur Edward Dmytryk en pleine chasse aux sorcières initiée par le sénateur Joseph McCarthy.
Le réalisateur quitte les États-Unis avec femmes et enfants en 1950. Obligés de suivre les tournages du chef de clan, les Dassin ont la bougeotte et déménagent de nombreuses fois. Le jeune Joe fréquente ainsi de plusieurs établissements en Angleterre, en Italie et en Suisse. À 16 ans, l’adolescent décroche son baccalauréat haut la main avec la mention très bien, mais il n’a pas l’intention de se lancer dans de longues études.
Son rêve (brisé) d’enfant : suivre les traces de son père au cinéma
Un rêve que Jules Dassin anéantit sans s’y opposer définitivement.
« Tu pourras faire tout ce que tu veux, dans la vie, mais plus tard ! Puisque tu as l’air doué, je te conseille de faire d’abord de vraies études. Avant de te lancer dans une carrière fantaisiste, il faut que tu obtiennes un diplôme universitaire important qui te permettra toujours de trouver un job. Tu es très jeune, tu es brillant… Alors, je t’en supplie, écoute-moi et fais encore un petit effort. Une fois que tu auras ton parchemin en poche, tu auras tout le temps de t’amuser ! Pas maintenant... », confie Jules Dassin à son fils comme le rapporte Betty Truck dans l’ouvrage « Joe Dassin, l’inconnu ».
Un avertissement que le jeune Joe supporte d’autant plus mal que son père vient de prendre une décision qu’il considère comme un coup de poignard dans le dos. En 1954, Jules Dassin quitte en effet le domicile familial et son épouse pour les beaux yeux de Melina Mercouri. La famille vole en éclat laissant Joe désemparé et le cœur brisé. Son père lui manque terriblement et pour le « venger » le jeune homme décide de tout quitter pour rejoindre les États-Unis, ce pays qui a provoqué l’exil de sa famille. Père et fils se retrouveront ensuite et partageront enfin leur passion pour le cinéma et la musique.
Béatrice, Maryse, Christine… les femmes de sa vie
Si Jules Dassin a été le maître à penser de son fils Joe, Béatrice Launer, sa mère, a été un phare dans sa vie. C’est elle qui lui permet de découvrir le pouvoir de la musique en l’initiant tout petit au piano, au banjo et à la guitare.
Elle ne sera jamais très loin de ce fils qu’elle a tant chéri et c’est aux côtés de sa mère adorée qu’il rendra son dernier souffle en 1980. Désespérée Béatrice Launer refusera pendant des années de se remettre au violon avant de réaliser que la musique était sans doute le meilleur moyen de communiquer avec son fils qu’elle rejoindra 14 ans après son décès brutal.
La deuxième femme importante de la vie de Joe Dassin est Maryse Massiera dont il croise le regard chez Eddie Barclay alors qu’il est encore assistant de son père. Le coup de cœur est immédiat même si Maryse peine à comprendre le jeune homme qui est si différent d’elle. « Il était très slave. Du genre dépressif qui, dans la demi-heure qui suivait, me prenait dans ses bras pour danser ! Et puis, il avait aussi beaucoup d’humour… » , expliquait-elle à Télé Star en 2014.
Femme discrète et réservée, c’est elle qui est à l’origine de sa carrière et qui lui permet de décrocher son premier contrat.
Le 18 janvier 1966, les deux jeunes gens convolent en justes noces, mais ont la douleur de perdre leur fils Joshua 5 jours après sa naissance en septembre 1973.
En 1977, cette immense douleur provoque la fin de leur couple qui tangue depuis que Joe Dassin a rencontré une jeune étudiante nommée Christine Delvaux.
Deux ans après leur rencontre, ils se passent la bague au doigt au début de l’année 1978 dans le sud de la France. Au début de leur idylle, Joe est fou de joie d’autant que lui qui rêve tant de devenir père depuis la mort de Joshua accueille son premier fils Jonathan , le 14 septembre 1978. Mais des tensions éclatent ensuite entre Joe et Christine et la naissance de leur deuxième enfant Julien en mars 1980 ne change rien.
Christine et Joe ne s’aiment plus et vont bientôt se déclarer une guerre sanglante. 3 mois après la naissance de leur deuxième fils, Joe Dassin demande le divorce et la garde de ses fils.
Ses fils, sa bataille
« Qu’est-ce qui m’arrive?« : ce sont les derniers mots prononcés par Joe Dassin le 20 août 1980 alors qu’il déjeune au restaurant « Chez Michel et Eliane », à Tahiti avec Jonathan (1 an et demi) et Julien (5 mois), sa mère, et un ami.
Le chanteur a pourtant attendu ce moment où il peut enfin souffler entouré de ses proches. Victime un mois plus tôt d’un malaise cardiaque, il entend bien profiter de ses fils et surtout obtenir leur garde.
C’est chose rare au début des années 80 où moins de 5 % des pères divorcés élèvent seuls leurs enfants. Mais le chanteur de 41 ans a été tellement convaincant que la juge lui a accordé la garde provisoire de ses fils.
Heureux, il souhaite désormais les garder avec lui définitivement et les voir grandir, lui qui a tellement souffert de voir partir son père. « Je suis un papa gâteau… gâteux » , aimait-il répéter comme le raconte Betty Truck dans l’ouvrage « Joe Dassin, l’inconnu« .
Déterminé, Joe Dassin s’est donné les moyens d’atteindre son objectif d’être un père parfait pour ses garçons : il connaît sur le bout des doigts les lois françaises sur le divorce et a décidé de mettre sa carrière au second plan.
Des Champs-Elysée à Papeete…
Son rêve ? Construire une maison à Papeete et s’y installer définitivement avec Jonathan et Julien. Mais la mort vient briser ce doux espoir et c’est sans leur père que les petits garçons deviendront des hommes.
« Je n’ai pas eu le temps de le connaître, d’avoir des souvenirs, des anecdotes. Je ne le connais pas davantage que son public, puisque je ne l’ai finalement vu qu’à travers des photos, des vidéos. Ce que j’ai en plus, ce sont les témoignages de ses sœurs, mes tantes, dont je suis très proche. Mais lui, mon père, je ne l’ai jamais eu en face de moi « , expliquait Jonathan Dassin à L’Obs en 2015.
Après la mort prématurée de Joe Dassin, c’est avec leur mère, Christine, que Jonathan et son frère Julien vont grandir dans la maison que leur père fait construire dans les Yvelines avant que Christine ne décède prématurément d’une crise d’asthme en 1995.
On s’est aimé comme on se quitte…
Les liens avec la famille paternelle ne sont pas brisés pour autant et Jules Dassin veillera sur ses petits-fils jusqu’à son décès.
« Dans la vie, on rencontre des hommes qui pourraient devenir des figures paternelles. Moi, des pères, j’en ai eu des tonnes, je pense surtout à mon grand-père. Je retrouvais Mélina et Jules environ trois fois par an, pendant les vacances scolaires. Il était très regardant sur ce qu’on devenait. Quant à Mélina, elle fut pour moi comme une grand-mère. Elle avait énormément de caractère, c’était une femme à poigne, mais je m’entendais très bien avec elle « , confiait le fils du chanteur toujours à L’Obs en 2015.
Désormais âgé de 42 ans, Jonathan est devenu chanteur alors que son frère gère l’héritage familial. S’il ne garde pas de souvenir de l’inoubliable interprète de l’Été Indien, l’aîné de ses fils est heureux de partager une particularité avec son célèbre père.
« Ce qui me fait le plus plaisir c’est qu’on me dise que nous avons le même timbre de voix. Si j’ai hérité d’une petite partie de cela, je suis le plus heureux des hommes « , racontait ainsi Jonathan Dassin à Gala en 2019. Une histoire de gène et de talent sans aucun doute !
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