Jean-Paul Belmondo ouvre le bal pour Stella

Jean-Paul Belmondo va accompagner sa fille, Stella, à la 25e grande soirée des débutantes

« Incapable de me dire non, mon père est plus un ami qu’une figure d’autorité, dit Stella. Il est si jeune dans sa tête, toujours prêt à faire le pitre pour me faire rire… » Vivre à ses côtés ne serait donc qu’une suite de séquences légères, pétillantes comme le champagne ? « Je suis très fière de mon nom, mais il n’est pas si facile à porter, rectifie-t-elle. Je déteste être réduite à ma lignée. C’est presque humiliant, je préférerais qu’on m’identifie pour mes mérites. » Stella s’apprête à affronter cette soirée dont « Forbes » dit qu’elle est l’un des dix événements mondains les plus attendus dans le monde.

Lire aussi:L’hommage de Jean Dujardin au « chevalier » Jean-Paul Belmondo décoré à l’Elysée

Elle a choisi ses armes : Chanel. Sa mère, Natty Tardivel, avait fait le même choix en 2002, pour épouser Jean-Paul Belmondo à la mairie du VIe arrondissement de Paris. Elle était heureuse, mais sans illusions sur l’éducation de l’enfant qu’elle portait. « Je savais que Jean-Paul était très permissif et que je devrais m’occuper seule de ma fille. Puis nous avons divorcé, c’est la vie… Mais Stella demeure la plus belle chose que nous ayons faite ensemble. » Au premier étage, dans les salons de la rue Cambon décorés par Karl Lagerfeld, la benjamine du clan Belmondo foule les tapis de laine beige ornés du monogramme de la marque et semble, sous le regard de sa mère, encore plus frêle.

Arrivée en jean, tee-shirt et doudoune, elle montre pourtant une sérieuse détermination. Elle sait précisément ce qu’elle veut. Rien de figé ou d’apprêté. Elle cherche une toilette qui pourra concilier la sophistication extrême et son âge, car elle n’a que 16 ans et un emploi du temps de lycéenne qui l’oblige à s’excuser : « Je regrette d’être arrivée tard, mais c’est à cause de mes cours. Et je n’ai pas eu le temps, hélas, de visiter l’appartement de Mademoiselle Chanel. Je reviendrai », annonce-t-elle. Dommage, le spectacle est unique ! L’univers de Gabrielle est à lui seul une histoire du goût, une leçon d’élégance. Ce jeudi, chez Chanel, Stella est un peu sur le territoire de sa mère ; deux jours plus tard, à Boulogne-Billancourt, elle est sur celui de son père, ou plutôt de son grand-père, Paul Belmondo. Le père de l’acteur était un maître de la sculpture figurative au XXe siècle. Par dévotion, Jean-Paul, son frère Alain et sa sœur Muriel, en accord avec la ville, ont fait aménager le château Buchillot pour y loger les sculptures, les médailles et les dessins de l’artiste, dans une scénographie ultramoderne.

Quand Stella sourit, l’incorrigible sait que tout redevient possible

A l’arrivée de l’Audi noire conduite par un chauffeur, toutes les personnes se précipitent. Victime d’une fracture à la cheville, Jean-Paul s’installe dans un fauteuil roulant. Malgré la douleur, il garde toute son élégance en pardessus de cachemire marine et écharpe lavande. Et, surtout, pas une seconde il ne cesse de sourire. L’as des as reste un battant au moral d’acier. Ses yeux d’un bleu très clair, comme ceux de sa fille, illuminent son visage bronzé. A la vue de Stella, il se redresse. Il ne veut pas inquiéter celle qu’il va accompagner pour son entrée dans le monde. Petite-fille de sculpteur, fille d’un acteur et d’une danseuse, Stella s’interroge sur son avenir : « Je ne sais pas si je vais pouvoir y échapper, mais il est vrai que, dans notre famille, tout le monde exerce plus ou moins un métier artistique », constate-t-elle en victime souriante – et à moitié consentante – des lois de Mendel.

Pendant la séance photo, dans la grande salle du musée, Jean-Paul ne parle à sa fille qu’avec les yeux. Mais ses regards en disent long sur sa tendresse et sa fierté pour cette jolie gamine dont il est devenu le père à 70 ans. Quand Stella sourit, l’incorrigible sait que tout redevient possible. Et la jeune fille, visiblement intimidée, cherche du réconfort dans son regard. Les deux éclatent de rire, leur complicité est émouvante. « Elle est merveilleuse ! » s’exclame-t-il, admiratif, quand on lui montre les clichés de Stella, pris deux jours plus tôt, dans sa robe Chanel.

« 

J’ai vécu comme une fille unique. Et, même si nous nous réunissons de temps en temps, des liens plus forts m’ont manqué

« 

La première fois qu’elle a vu son père à la télévision, Stella était toute petite et avait trouvé cela « bizarre ». « Je me demandais : “Qu’est-ce qu’il fait là ?” » Depuis, elle s’est habituée. Pour elle, il est devenu banal de le voir sauter d’un hélicoptère sur un Riva lancé à grande vitesse sur la Méditerranée. « Ses cascades me fascinent, cela m’a toujours semblé énorme. Parmi tous ses films, mon préféré est “Le magnifique”, parce que j’y retrouve toute sa folie, son humour. J’adore le risque, les montées d’adrénaline. Je dois tenir cela de lui. Mais moi, je ne suis pas aussi entraînée qu’il l’a été. » Chaque semaine, elle quitte pourtant Paris pour aller monter Beija, sa jument, cadeau de Jean-Paul. Elle suit un cours de danse moderne. Son physique, sa génétique, tout concourt à ce qu’elle assume la succession… mais elle ne voit pas les choses comme cela. « Mes études passent avant tout, insiste-t-elle. Plus tard peut-être… »

Inscrite en première à l’EIB, l’Ecole internationale bilingue, où elle a retrouvé son ami d’enfance qui sera son cavalier lors du bal, elle parle parfaitement anglais. Passionnée de lecture, d’histoire, de géographie et de politique, elle pourrait bien s’inscrire à Sciences po. Positive – avec « un certain caractère », confesse sa maman –, Stella reconnaît que la différence d’âge avec sa sœur, Florence (59 ans), et son frère, Paul (56 ans), les a éloignés. « J’ai vécu comme une fille unique. Et, même si nous nous réunissons de temps en temps, pour les anniversaires par exemple, des liens plus forts m’ont manqué. » Le soir du bal, Stella évoluera au milieu de jeunes issus de différents cercles, ces anneaux olympiques de la mondanité que sont la noblesse, les affaires, la finance, le cinéma, les médias, le sport… Ses titres de noblesse, Jean-Paul Belmondo, lui, les a gagnés en cascades sur les plateaux de cinéma. Tête d’affiche pendant cinquante ans, il s’apprête à regarder avec émotion son nom briller une fois encore, mais accolé à un nouveau prénom : Stella, comme étoile… même s’il préfère l’appeler « mon soleil », le cœur de sa galaxie.

Source: Lire L’Article Complet