Jean-Luc Mélenchon : ce handicap physique dont il a fait une force

Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon souffre d’un handicap qui n’est pas sans conséquences sur son rapport aux autres, mais qu’il a su surmonter.

Les colères du leader de la France insoumise peuvent être homériques. « Il met souvent cela sur le compte de son caractère méditerranéen mais c’est un peu facile, glisse son biographe Lilian Alemagna, auteur avec Stéphane Alliès de Mélenchon à la conquête du peuple(Robert Laffont). C’est en fait quelqu’un qui fait de la politique avec son cerveau… et avec ses tripes ». «Son surmoi ne le tyrannise peut-être pas assez, décrypte la psychanalyste Laetitia Putigny-Ravet. Il se « paranoïse » parfois dans sa relation aux autres. Il semble avoir aussi peur des mots que l’on pourrait utiliser pour le représenter ou l’enfermer. Et transforme du coup son extrême méfiance en invective. ». Une défiance de l’autre, aggravée par la légère surdité, qu’il traîne depuis l’enfance.

Michel Denisot raconte, dans un livre, qu’il lui avait confié ne jamais tourner le dos à personne, dans une salle de restaurant, de peur qu’on ne « l’attaque ». Car Jean-Luc Mélenchon n’entend pas les gens arriver ou parler dans son dos. Un handicap qui l’a poussé, dit-il, à apprendre à lire sur les visages et, l’imagination aidant, à pouvoir reconstituer des phrases, à partir d’un seul mot perçu.

« Il a fait de ses blessures un moteur pour son ambition »

« Il a fait de ses blessures une force, un moteur à son ambition, poursuit Laetitia Putigny-Ravet. Il semble être animé d’un furieux désir d’exister ». Et d’une volonté de tracer sa route, à sa manière, depuis toujours. « Vous n’en tirerez rien. C’est un révolté », avait lancé, à sa mère, le curé de la paroisse où il servait, enfant de chœur, au Maroc. Dès l’adolescence, Jean-Luc Mélenchon a démontré une farouche envie de prendre la lumière, malgré les railleries subies à son arrivée en métropole. En Normandie, on l’a de fait traité de « bougnoule », lui, le fils de pied-noir, déraciné à l’âge de 11 ans. « Il montait sur les tables, se révélait déjà à l’aise à l’oral devant ses camarades de classe. C’était un chef de bande », raconte Lilian Alemagna. L’action et la contestation pour moteur donc, il répète à l’envi : « quand on arrête de pédaler, on tombe »(…)Retrouvez l’intégralité de ce portrait de Jean-Luc Mélenchon dans Gala en kiosques le 19 mai.

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage

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