Jean-Baptiste Guégan : "J’ai connu les mêmes démons que Johnny"

Plus de 250 000 exemplaires écoulés de son premier album (Puisque c’est écrit), une tournée d’une centaine de dates… En quelques mois, Jean-Baptiste Guegan, 36 ans, sosie vocal de Johnny, a conquis les Français. Dans un doc émouvant diffusé mercredi 4 mars à 21h15 sur TMC, il revient sur son parcours chaotique.

Alors que votre album a cartonné et que vous remplissez les salles, voilà que TMC vous consacre un documentaire. Flatté ?

Jean-Baptiste Guegan : Je suis content que les gens soient au courant de ce que j’ai pu vivre. J’aime partager des choses avec mon public. Cela a toujours été ainsi pendant vingt ans et cela ne changera jamais.

On découvre dans ce portrait votre enfance modeste en Bretagne avec un père absent…

J’ai eu, en effet, un père absent mentalement. C’est quelqu’un qui a tout délégué à ma mère surtout. Elle n’en pouvait plus. C’était un "con", excusez-moi du terme. Je n’ai plus de contacts avec lui. C’est très dur et compliqué. Voilà. Sinon, j’ai été un enfant heureux. Jamais je n’ai pensé que mes parents étaient dans le besoin. Ils se privaient pour mes deux frères et moi.

Votre mère vous a-t-elle encouragé à persévérer ?

Quand on vit dans le monde d’où je viens, le show-biz fait peur. Ma mère me disait de me méfier mais elle m’a soutenue. Elle savait pertinemment que j’allais réussir. J’aurais aimé qu’elle me voie aujourd’hui.

Vous évoquez un "énorme creux de la vague" après sa disparition en 2012 qui vous a fait sombrer dans l’alcool. Avez-vous beaucoup hésité à révéler ces difficultés intimes passées ?

Il y a des choses dans la vie d’un homme dures à vivre. J’ai toujours été honnête. Je n’aime pas mentir. Ces souffrances m’ont fait grandir. Je me sers de mes faiblesses pour avancer.

Vous avez connu les mêmes démons que votre idole Johnny…

Comme lui, j’ai eu un père absent et un problème avec l’alcool. J’ai connu effectivement les mêmes démons que lui. Il a eu plusieurs femmes dans sa vie. Moi, deux seulement. (Il sourit. )

Nadège, la mère de vos enfants, se souvient que vous étiez un temps obligé d’aller aux Restos du Cœur…

Oui… ça s’est passé. Je sais du coup que je suis capable de gérer toutes les situations. Je vis dans un monde totalement différent. Mais, j’ai la tête bien faite.

Travaillez-vous déjà sur un deuxième album ?

Oui, il sera rock et blues. On a commencé à travailler.

Michel Mallory, parolier de Johnny qui a écrit le premier album, sera-t-il de la partie ?

Michel, c’est mon ami, c’est mon père spirituel. À bientôt 80 ans, il faut le laisser tranquille.

Aujourd’hui, une rumeur affirme que vous vivez en Belgique. Vrai ?

Ce sont des bêtises. Je ne vis ni en Bretagne, ni en Belgique mais en France. Je ne dirai pas où.

C’est quoi votre luxe désormais ?

Le plus beau cadeau que je puisse avoir, c’est de pouvoir continuer à remplir des salles comme je le fais en ce moment. Je veux que le public prenne du plaisir.

Ne craignez-vous pas de devenir un simple produit pour la maison de disques ?

Les gens qui m’entourent sont de bon conseil. C’est vrai que tout le monde se demande : "Comment ce mec va durer ?" Moi, je sais que je vais durer parce que je travaille dur. C’est le seul secret.

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