Etienne Daho traumatisé par les rumeurs de sida : "Ça m’a beaucoup marqué"

Il est là pour la musique, plus que pour la justification. En 1995, la rumeur disait qu’Etienne Daho était atteint du sida… ce qui était complètement faux. Une blessure pas complètement cicatrisée dont il parle toujours avec émotion.

C’est une rumeur qui lui colle à la peau. Alors qu’Etienne Daho défendait médiatiquement son nouvel album Eden en 1996, le chanteur a dû faire face à de terribles bruits de couloirs, le désignant comme étant atteint du virus du sida. Cette histoire a beau être vieille de vingt-trois années, l’interprète de Week-end à Rome ne parvient pas à l’oublier. « La promotion a été très difficile, raconte-t-il dans les colonnes du magazine Têtu. Je me souviens de ce Nulle part ailleurs où chaque personne qui arrivait sur le plateau me disait quelque chose de dégueulasse. Il y avait un climat d’échec, alors que ça n’en était pourtant pas un, les ventes étant assez bonnes. C’était comme si on profitait du fait que les critiques soient, cette fois-ci, partagées, pour être hostiles envers moi. Ça m’a beaucoup marqué. »« 

Eden avait effectivement fait un joli score puisqu’il avait valu à Etienne Daho un disque d’or en 1997 – après trois disques de platine, ce qui peut expliquer la confusion. Il avait collaborait avec Elli Medeiros sur les titres Rendez-vous au jardin des plaisirs et Me Manquer. Et s’il avait fait le choix de ne pas s’exprimer à propos de son état de santé, c’était simplement par pudeur et par classe. « Je n’allais pas prendre un clairon pour hurler que, non, je n’étais pas malade, poursuit-il. Non seulement pour éviter de faire de l’ombre au disque, mais aussi par respect et solidarité pour mes amis qui n’avaient pas eu cette chance… Résultat, la rumeur a duré quelques années.« 

Etienne Daho a toujours été concerné par cette lutte, ce qui l’a hélas désigné comme victime idéale de cette rumeur. En 1992, il avait produit un album caritatif intitulé Urgence : 27 artistes pour la recherche contre le sida. Un projet qui avait eu du mal à voir le jour à cause des appréhensions de ses collègues. « Il y avait une telle omerta autour de la maladie que nombre d’artistes ont refusé d’y participer, par crainte d’être associés à ce fléau, expliquait-il. Je m’en suis pris plein la gueule, mais j’avais une obligation morale de produire ce disque. Suite à quoi, les gens ont commencé à dire : ‘Si la question le préoccupe tant, c’est qu’il est beaucoup plus concerné qu’il ne veut bien l’admettre.' » Est-ce que, des décennies plus tard, Etienne Daho est hors de portée de ces stupidités ? Pas vraiment. « Il y a encore des gens qui disent : ‘Tu es en forme, malgré tout !‘ conclut-il dans Têtu. Mieux vaut tenter d’en rire…

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