En grève, l'Opéra de Paris interprète « Le Lac des cygnes » devant le Palais Garnier
En grève depuis 15 jours, provoquant ainsi l’annulation de nombreux ballets, l’Opéra de Paris n’a cependant pas cessé d’assurer le spectacle.
Réunie devant le palais Garnier le 24 décembre, une quarantaine de danseuses, en tutus et chaussons blancs, ont exécuté l’acte IV du Lac des cygnes, accompagnées par un orchestre symphonique. Sous les applaudissements nourris de la foule Place de l’Opéra.
Le ballet et l’orchestre de l’@operadeparis interprètent un extrait du « Lac des cygnes » sur le parvis de l’opéra Garnier #greve#reformedesretraites#greve24decembre@France3Paris@[email protected]/0vaF8QGtBM
« Même si on est en grève, on a voulu offrir pour le 24 décembre un moment de grâce », a déclaré à l’AFP le danseur et élu à la caisse des retraites Alexandre Carniato. « Ce que les filles vous ont montré, c’est 15 ans de sacrifices, et c’est du travail quotidien. Et pour arriver à ça, il y a une limite, une contrainte, ajoute-t-il. Si on veut continuer à voir de jolies danseuses ou de jolis danseurs sur scène, on ne pourra pas continuer jusqu’à 64 ans, ce n’est pas possible. »
« Opéra de Paris, grève », « La culture est en danger », les messages inscrits sur les deux banderoles accrochées derrière les membres du ballet lors de cette représentation exceptionnelle traduisent une gronde inédite au sein de l’institution culturelle. Elle est en effet la seule de cette catégorie, avec la Comédie-Française, à être concernée par le projet gouvernernmental d’uniformisation des systèmes de retraites, au nombre de 42 actuellement.
Instauré sous le règne de Louis IV en 1698, le régime spécial accordé à l’Opéra permet à ses danseurs de prendre leur retraite dès l’âge de 42 ans. La pénibilité de l’exercice du métier, de la formation, le haut risque de blessure et les séquelles laissées par sa pratique expliquent ce traitement exceptionnel.
« Avec cinq heures de danse par jour, à 17-18 ans, on est nombreux à avoir des blessures chroniques, des tendinites, fractures de fatigue, douleurs aux genoux », a expliqué à l’AFPHéloïse Jocqueviel, 23 ans, danseuse du corps ayant interprété les tableaux du ballet de Piotr Tchaïkovski.
Elle pointe également du doigt la difficulté de reconversion au sortir d’une carrière aussi éprouvante physiquement et psychologiquement.
« Je suis entrée à l’école de la danse à 8 ans, j’ai quitté ma famille et aménagé ma scolarité (…) On est nombreux à ne pas avoir notre baccalauréat ».
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