Emmanuel Macron, « jaloux » ? Pourquoi il laisse ses ministres dans le flou
Le déconfinement débutera le 11 mai a déclaré, et tranché, Emmanuel Macron. Une décision annoncée à ses ministres seulement 15 minutes l’allocution télévisée. A L’Obs ce 24 avril, des proches le rappellent : le président tient à sa liberté d’action et n’hésite jamais à prévenir à la dernière minute.
Un quart d’heure avant. Voilà quand est-ce que la plupart des équipes gouvernementale ont appris la teneur de l’attendue allocution présidentielle du 20 avril. Voilà quand est-ce qu’ils ont appris qu’ils avaient quinze jours pour élaborer un plan de déconfinement dont la date avait été actée : le 11 mai. Le président a fixé le cap, c’est le concept de la cinquième république. Au gouvernement désormais de mettre en oeuvre. Un principe cher à Emmanuel Macron si l’on en croit un article de L’Obs. Selon un cadre de La République en Marche, le président serait « jaloux comme personne de sa liberté d’action et de manoeuvre ».
« En temps normal, il attend déjà la dernière minute avant de dévoiler sa décision, pour ne pas avoir les mains liées, pour pouvoir absorber un dernier paramètre jusqu’à l’ultime instant », explique au magazine un cadre de La République en Marche. « Là, vu la gravité de la décision qu’il avait à prendre, il ne fallait pas qu’on s’attendre à autres choses. » On disait que jamais le président ne s’était autant entretenu, n’hésitant pas à demander conseil à ses prédécesseurs. Mais c’est lui et lui seul qui a tranché. « À la fin c’est moi qui décide », aurait-il déclaré en petit comité.
Le gouvernement sous-tension
Désormais, tous les yeux sont rivés sur le gouvernement. Dès le lendemain les ministres étaient sur le pied de guerre pour tempérer. « Notre vie à partir du 11 mai, ça ne sera pas exactement la vie d’avant le confinement », rappelle un Edouard Philippe dont personne ne manque de remarquer la barbe blanchissante. Jamais on ne l’a vu si fatigué dit-on. Beaucoup s’accorde : c’est presque une mission « suicide » qu’a confié le président à ses équipes. D’autant qu’à la sortie de crise, il faudra rendre des comptes et des têtes pourraient tomber. Déjà, on pointe du doigt les premiers couacs, comme lorsque Jean Michel Blanquer présente sous plan de réouverture des écoles sans se concerter au préalable avec Matignon. Jamais le 11 mai n’a paru arriver si vite.
Crédits photos : Stephane Mahe / Pool / Bestimage
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