Écologie, éducation, empowerment… Les résolutions inspirantes de 12 personnalités pour 2020

À l’orée de la nouvelle année, 12 personnalités nous dévoilent leur vœu le plus cher. Sous l’éclairage du sociologue Michel Maffesoli, elles dessinent un avenir qui nous interroge.

La fin de l’année est l’époque des bonnes résolutions. Arrêter de fumer, pratiquer une activité sportive, manger bio, trier systématiquement ses déchets, ne plus utiliser de sacs plastique polluants… En y réfléchissant, n’avions-nous pas déjà pris ces décisions l’an passé pour sauvegarder notre santé en même temps que celle de la planète sans avoir réussi à tenir nos engagements ? Alors pourquoi donc recommencer chaque année ? «Parce que nous assistons dans nos sociétés à un retour du rituel et que nous avons la nostalgie du temps des tribus, explique le sociologue Michel Maffesoli (1). Nous avons connu trois siècles et demi de rouleau compresseur du rationalisme, avec Descartes, le siècle des Lumières puis la mise en évidence des grands systèmes qui évacuent le sacré. Aujourd’hui nous vivons dans cette nostalgie du sacré.» Formuler des résolutions, qu’elles soient adressées à nous-mêmes ou à une volonté de préserver l’avenir de la planète, participe de cette même nostalgie. «Élaborer des résolutions qui peuvent s’apparenter à des croyances magiques est une forme de religiosité», conclut le sociologue. Il y a là une croyance dans l’action, la détermination. Finalement, qu’est-ce qu’une résolution, sinon une sorte d’incantation, de prière, d’engagement que l’on fait à soi-même, pour se prouver que l’on peut prendre sa vie en main et que l’on prend sa part de responsabilité dans l’avenir du monde ?

12 résolutions inspirantes pour l’année 2020

«Participer à la défense de tout ce qui est vivant sur la Terre – les hommes comme les animaux – faisait déjà partie, l’année dernière, de mes résolutions en tant qu’actrice et réalisatrice. Pour cette raison, j’ai d’ailleurs entrepris la réalisation d’un documentaire, Marcher sur l’eau, qui stigmatise le manque d’eau en Afrique de l’Ouest, conséquence directe du dérèglement climatique. Comme l’est d’ailleurs l’incendie qui a fait disparaître une partie de la forêt amazonienne, poumon de la planète. Un véritable scandale quand on sait que dans le même temps ceux qui luttent pour la préservation des forêts au Brésil sont persécutés. Comme le militant indigène Paulo Paulino Guajajara, qui a été assassiné en novembre.»

À l’affiche de Pygmalionnes, de Quentin Delcourt. Sortie le 22 janvier.

«Mes deux priorités : trouver une solution au compostage de mes produits car je produis beaucoup de déchets verts, des fanes de carottes, des épluchures qui pourraient être traitées chez moi et remis à la terre ; convaincre également les poissonniers d’arrêter de me porter leurs produits dans des caisses en polystyrène qu’il faut jeter alors que l’on pourrait utiliser des contenants réutilisables. En 2020, j’aspire à une prise de conscience collective : la situation de notre planète n’est pas désespérée, à condition que chacun se retrousse les manches.»

Le restaurant Pouliche est situé 11, rue d’Enghien, 75010 Paris.

«Malheureusement les années passent et je ne crois plus vraiment aux résolutions vertueuses ni décisives. Je sais désormais que je n’arrêterai pas de fumer l’année prochaine, ni de faire tout un tas de choses que je ne devrais sans doute pas faire. Pour 2020, j’ai pris la résolution de me laisser un peu en paix.»

Réalisatrice et auteure de la série Mytho sur Arte, Anne Berest met en scène La Visite, avec Lolita Chammah, au Théâtre du Rond-Point, à Paris.

«Je vais poursuivre ce que je fais au quotidien : travailler avec des producteurs et des cueilleurs sauvages respectueux de la nature. La démarche entamée avec le Collège culinaire de France, qui organise des dîners où les producteurs font connaître leurs méthodes en symbiose avec le milieu naturel, est un pas dans ce retour à l’écoute de la planète. À cela il faut ajouter la diminution de l’utilisation des pesticides et le développement de la conscience écologique des jeunes. Quand je vois ce que les inondations ou la grêle ont fait subir cette année à nos agriculteurs et arboriculteurs drômois… Ces marques du réchauffement climatique affectent la manière de nous nourrir. En gérant mieux les ressources sauvages, en consommant plus en conscience et de façon raisonnée, nous agissons pour les générations qui nous suivent, pour qui on n’est que des passeurs de Terre.»

Anne-Sophie Pic est à la tête de la Maison Pic, à Valence (Drôme), et de La Dame de Pic, à Londres.

En vidéo, douze résolutions pour garder la forme et le sourire toute l’année

(1) Michel Maffesoli est l’auteur de La Nostalgie du sacré, à paraître en février aux Éditions du Cerf.

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