Dix ans de solitudes américaines dans l'œil de Jean-Luc Bertini

On pensait avoir fait le tour de l’Amérique et de ses habitants mais le photographe Jean-Luc Bertini apporte un nouveau regard. Sans jugement et rempli de douceur. On le suit dans cette exposition à découvrir aux Rencontres d’Arles 2021.

Pendant une décennie (2008-2017), Jean-Luc Bertini, qui a déjà parcouru l’Amérique pour réaliser un livre sur les écrivains américains (Amérique, des écrivains en liberté, Éditions Albin Michel, 2016), va photographier le pays et ses habitants, au fil de ses pérégrinations, au fil des saisons et des kilomètres. On pense avoir tout vu du pays, pourtant on le découvre à nouveau avec plaisir et étonnement avec le photographe et son appareil moyen format. Une exposition aux Rencontres d’Arles 2021 retrace son périple (1).

Amish, Lincolville, Maine, 2008.

Mélancolie

On suit Bertini, comme pour le dîner de ce couple dans une attitude de prière, alors que lui réfléchit à ce qu’il va commander, ou devant une simple bâtisse abandonnée, entourée de maigres arbres, qui transmet un sentiment de solitude et de mélancolie.

On a tout vu de l’Amérique, mais Jean-Luc Bertini nous entraîne en évitant les clichés. Loin des gros titres, de la violence politique ou des milices, on découvre un pays profond, comme on parle d’une personne profonde. Bertini ne juge pas (même s’il est accompagné de la citation désabusée de Jean Baudrillard sur ce pays), il se contente de regarder, comme ces Amish du Maine restés coincés dans le XVIIIe siècle, remontant le bas de leurs vêtements pour goûter ce simple plaisir terrestre : la douceur de l’océan.

(1) Jean-Luc Bertini, «Américaines solitudes». Croisière. Jusqu’au 26 septembre.

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