Diane Kruger à l’affiche de "The 355" : "Une réalisatrice, ça vous comprend mieux"

Quand Diane Kruger arrive face à nous, on se dit que toute familiarité est à proscrire : l’actrice allemande, planétairement starifiée par Hollywood depuis une quinzaine d’années, en impose illico.

Le port de tête est altier – un reste, peut-être, de la danse classique qui a rythmé son enfance – l’allure « mannequinesque » – faut-il rappeler qu’elle fut l’une des tops les plus en vue des années 90 ? – et le regard si perçant, dardé si droit dans le vôtre qu’on en baisserait presque les yeux.

Mais voilà qu’elle vous touche le bras pour s’excuser, gentille comme tout, du retard qu’a pris le shooting, juste avant l’interview. Puis voilà qu’elle vous parle, sans la réserve usuelle qu’ont les people sur le chapitre « vie privée », de son « mec », comme elle dit, de sa mère, de sa fille, ou plus intime encore, de l’émergence tardive de son désir d’enfant, commençant souvent ses phrases par « très sincèrement », comme pour nous assurer qu’elle se raconte sans fard.

Voilà même qu’elle ironise sur son tempérament « très allemand », où rigueur et contrôle ne sont pas de vains mots. Car c’est à une grande bosseuse que nous avons affaire. Qu’elle s’entraîne comme une athlète pour The 355, sorte de James Bond au féminin au casting cinq étoiles (avec aussi Jessica Chastain, Penélope Cruz, Lupita Nyong’o et Fan Bingbing), ou qu’elle apprivoise la caméra insaisissable et précieuse d’A.J. Edwards, dans Sous l’aile des anges, avec un charisme, une présence 24 carats – s’étonnera-t-on que le joaillier Chaumet l’ait choisie comme ambassadrice ?

Rencontre avec une actrice impressionnante qui sait fendre l’armure en toute élégance.

The 355, le film challenge

Marie Claire : Marie, l’agent secret que vous incarnez dans The 355, est une femme brute de décoffrage, bagarreuse, « badass ». Qu’est-ce qui vous a attirée dans ce rôle-là ?

Diane Kruger : L’envie de faire un film d’action, ce qui ne m’était encore jamais arrivé. C’était aussi le premier film que je tournais après la naissance de ma fille, alors il y avait là comme un défi de remise en forme. Avec une exaltation à contrôler mon corps, à l’amener à se surpasser, à lui faire faire des choses inédites.

Les scènes de combat m’ont amusée par leurs aspects chorégraphiques – c’est comme une danse qu’il vous faut mener avec votre adversaire/partenaire. Les armes, en revanche, ce n’était pas mon truc : j’ai même réussi à me blesser avec l’une d’elles.

Les cinq personnages principaux de The 355 sont incarnés par cinq actrices de stature hollywoodienne, dont vous. N’est-ce pas parfois difficile, sur un tel plateau de stars, de trouver sa place ?

Au contraire ! Notamment parce que Jessica Chastain, qui produit le film, a tout fait pour que nous soyons payées pareil, pour que nous ayons toutes la même caravane et pour que nous nous sentions partie prenante du projet. De quoi vous enlever l’angoisse de rivalité.

Nous cinq, d’ailleurs, nous étions mamans – et moi jeune maman, à l’époque – si bien que des nounous, sur les lieux de tournage, s’occupaient de nos enfants – jamais, ni avant ni après The 355, je n’ai vu cela. Nos gosses ont beaucoup joué ensemble, tandis que nous, nous avons créé de vraies camaraderies : malgré la pandémie, je suis restée en contact avec chacune des actrices.

Oui, c’était peut-être l’un des tournages les plus doux de ma carrière.

Jessica Chastain a tout fait pour que nous soyons payées pareil, pour que nous ayons toutes la même caravane

Qu’est-ce qui vous rapproche de Jessica Chastain, plus particulièrement ?

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