Danièle Gilbert : "Le jour où Coluche se coiffe d'une choucroute"

Le 11 janvier 1979, je suis en direct à la télévision sur TF1 pour mon émission quotidienne « Midi Première ». Véronique Sanson, Bernadette Lafont et Jeane Manson sont mes invitées. Tout se passe bien, quand débarque une vieille connaissance… Coluche !

Ce n’est pas la première fois qu’il me fait le coup de débouler dans son pyjama rayé pendant l’émission. Ça lui prenait comme une envie pressante de venir jouer les trouble-fêtes, pour notre plus grand plaisir, bien sûr ! A l’époque, il n’y a aucune sécurité et c’est une star connue pour son humour provocateur. Il ne viendrait à l’idée de personne de lui refuser l’accès au plateau. Je connais bien Coluche, lui et moi avons, par le passé, animé ensemble « Midi Magazine » pendant une semaine (pour remplacer Jacques Martin qui avait un empêchement). Je sais qu’avec lui tout peut arriver et qu’il suffit de se laisser guider ! Nous avons une belle complicité et je suis très cliente de ses blagues.

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Je vais vous dire, moi, qui est Danièle Gilbert

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Ce jour-là, j’accueille en invitée vedette Véronique Sanson qui vit alors à Los Angeles et, à cette occasion, j’ai recréé, avec les moyens du bord, la vue depuis sa maison californienne et j’ai servi une choucroute comme elle le fait elle-même pour recevoir ses invités quand elle cuisine pour eux. C’est un peu « C à vous » avant l’heure, mais à la bonne franquette ! Véronique part se préparer pour chanter tandis que je suis attablée avec Jeane et Bernadette. Entre nous deux, Coluche est installé comme un coq en pâte. Sous le feu de nos questions, il décide, pour montrer qui est le boss, de me faire cette bonne blague. « Je vais vous dire, moi, qui est Danièle Gilbert. » Et le voilà qui attrape avec ses paluches une poignée de choucroute, se la met sur la tête et déclare hilare : « Voilà, maintenant je suis coiffé comme Danièle Gilbert ! » Nous éclatons de rire.

Jeane Manson s’amuse même à lui rajouter quelques « mèches de choucroute ». Aujourd’hui, on parlerait de « faire le buzz » mais, à l’époque, on ne calculait rien, c’était de l’improvisation pure. Moi, je n’avais aucun problème d’ego et, avec le direct, il se passait toujours quelque chose, on était libre ! On a fini l’émission le plus tranquillement du monde, comme si tout cela était juste normal. »

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