Claude Chirac : Une vie remplie de morts et "hantée par la maladie"

La vie n’a pas épargné Claude Chirac, mais malgré les nombreuses épreuves, elle n’a jamais perdu pied. « M le mag » s’est intéressé de plus près au parcours semé de plusieurs morts de la fille de Jacques et Bernadette Chirac, comment elle a résisté et résiste toujours.

Claude Chirac ne s’autorise pas souvent à craquer, sauf dans les moments les plus durs comme le 5 octobre 2019, lorsqu’elle est retournée en Corrèze quelques jours après la mort de son père, pour honorer sa mémoire et se recueillir dans le cimetière familial. Ce jour-là, elle a reçu le soutien de son époux, Frédéric Salat-Baroux, de son fils Martin Rey-Chirac, de centaines d’habitants encore abasourdis par la mort de Jacques Chirac, survenue le 26 septembre 2019, mais également de François Hollande et sa compagne Julie Gayet.

La mort, Claude Chirac y a malheureusement été confrontée à de trop nombreuses reprises. Autant de disparitions marquantes et douloureuses sur lesquelles M, le mag (le magazine du Monde) est revenu dans un sujet consacré à la fille de 57 ans Jacques et Bernadette Chirac le 3 janvier 2020. « Une vie hantée par la maladie et les morts« , écrivent les journalistes Vanessa Schneider et Solenn de Royer.

Le premier adieu a eu lieu lorsque Claude avait à peine plus de 20 ans. Sa meilleure amie, Christine, « celle qui partageait les goûters et les vacances, celle que Bernadette accueillait pour mettre un peu de gaieté dans cette maison déjà devenue trop triste » est décédée dans un accident de voiture en Australie. Elle y effectuait un stage que les Chirac lui avait décroché.

Le 30 octobre 1992, Claude Chirac a ensuite dû faire face à la mort de son premier mari, Philippe Habert « politologue brillant et solaire« , retrouvé sans vie à son domicile quelques mois seulement après leur mariage. Jamais les circonstances de son décès soudain n’ont été élucidées et la fille de Jacques et Bernadette s’est alors retrouvée veuve à 30 ans.

Puis a suivi le décès précoce de son mentor Jacques Pilhan, qui n’avait que 54 ans, qui lui a enseigné les règles essentielles de la communication politique. « Il m’a tout appris de mon métier et bien plus encore« , dit Claude Chirac a son sujet. En 2016, sa grande soeur Laurence, dont elle s’est tant occupée, s’est éteinte à son tour à 58 ans, emportée après de longues années de maladie. Elle souffrait d’anorexie. Et puis le 26 septembre dernier, son père, Jacques Chirac, s’en est allé lui aussi à 86 ans.

La pensée d’un roc

Bien que Claude Chirac aurait eu toutes les raisons de flancher, jamais elle ne l’a fait. « Ça m’a changée, aidée à hiérarchiser des problèmes. Avant que je considère quelque chose de grave, il faut du temps. Pour mon entourage ce n’est pas forcément facile. Ça m’a donné à la fois une image de dureté et une perméabilité à la souffrance. Ça m’a aussi appris que la vie, ce n’est pas gagné, et qu’il faut profiter du présent. Les instants de bonheur sont fugaces, il ne faut pas les rater« , explique-t-elle aux journalistes de M, le mag, qui l’ont rencontrée en décembre dernier au musée du Quai Bralny, à Paris, fondé par son père.

Proche de Claude Chirac qu’elle considère comme sa soeur, Michèle Laroque revient sur leur rencontre à la fin des années 90, chez Line Renaud, autre amie proche des Chirac. La comédienne a tout de suite été frappée par la tristesse contenue de la fille du président. « Claude a besoin de légèreté, d’un petit mode d’emploi pour vivre, elle doit apprendre à s’aimer« , commente la compagne de François Baroin au sujet de son amie de longue date.

Aujourd’hui, plusieurs mois après la mort de son père, Claude Chirac ne s’autorise toujours pas à respirer. Son attention et son énergie sont à présent focalisées sur sa maman, Bernadette Chirac, dont la santé extrêmement fragilisée nécessite la présence de trois aides-soignantes, Fidéline, Nadine et Lucia, que Jacques Chirac avait fini par considérer comme ses propres filles.

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