Charles III sera-t-il un roi écolo bio ?
Que peut-on attendre du roi Charles III, qui vient de succéder à sa mère, Elisabeth II ? Il est vrai que pour certains, la monarchie apparaît comme un anachronisme en 2022, utile, certes, pour faire vendre quelques mugs kitsch mais sans impact sur la société. Eh bien, détrompez-vous. Si le prince Charles a surtout fait les gros titres pour son divorce de Lady Diana et sa liaison extra-conjugale avec Camilla Parker Bowles, aujourd’hui son épouse et reine consort, son action plus discrète pour le bien commun se chiffre et s’impose dans les législations.
Commençons par ses terres et sa passion pour l’agriculture bio. Dès 1985, bien avant que cela ne devienne un argument de vente, le fils aîné de la reine Elisabeth II s’est engagé dans une approche plus écologique du travail de la terre, de la production agricole et de l’élevage du bétail. Il a utilisé son domaine de Highgrove, dans le Gloucestershire, comme d’un laboratoire. En 1992, il a lancé sa propre marque, Duchy Originals, qui travaille avec des agriculteurs locaux et bio. Résultats : des emplois créés et pérennisés et des millions de livres sterling de profit qui sont réinjectés dans ses associations caritatives, comme la Prince’s Foundation, dédiée à l’écologie et la durabilité.
Le fromage français
Le prince Charles a également défendu le fromage français au lait cru. En 1992, le nouveau souverain de Grande-Bretagne s’était opposé vivement à une harmonisation des règles bactériologique dans l’Union Européenne, qui signerait la fin de cette spécificité française reconnue dans le monde entier. Et rebelote en 2015, lors de la conférence sur le climat à Paris, il avait fait une ode, en français, au fromage. « Que va-t-il advenir du Brie de Meaux, du Crottin de Chavignol ou du Bleu d’Auvergne ? », s’était-il exclamé. « Dans une future société sans microbe, quel espoir y a-t-il pour l’indémodable Fourme d’Ambert, le Gruyère de Comté ou le très odorant Pont L’Evêque ? »
Un militantisme contre la pasteurisation qui a porté ses fruits, puisque nos plateaux de fromage sont toujours bien garnis, tout comme ceux de Buckingham Palace. Une des conditions d’embauche pour ses chefs était de savoir cuisiner français.
On peut donc s’attendre à un roi Charles III engagé pour la cause écologique (il avait notamment apporté son soutien à Greta Thunberg) qu’il n’oppose pas au terroir et aux savoir-faire millénaires, bien au contraire. Une modernisation respectueuse de la tradition, et un souverain qui n’hésitera pas à monter au créneau, quitte à froisser quelques âmes sensibles, voilà peut-être ce qui attend le peuple britannique, pour qui l’hiver s’annonce rude par ailleurs.
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