Charles Aznavour, l’artiste à jamais formidable

Que les fans de Charles Aznavour se branchent sur C8, la chaîne diffuse ce jeudi 3 octobre, à 21 heures, un prime-time hommage à "Monsieur Aznavour !". Décédé il y a un an, il était le chanteur français le plus connu au monde. Portrait de l’artiste en cinq étapes de sa carrière hors-norme.

Il s’est éteint, dans son sommeil, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2018. C’était il y a un an, et C8 diffuse ce jeudi 3 octobre, aux alentours de 21 heures et à l’occasion du premier anniversaire de sa disparition, un prime-time hommage.

Un plateau de stars le remercieront en chansons (de son amie Mireille Matthieu à sa fan numéro 1 Amel Bent), et la chaîne promet même « des images personnelles et rarissimes tournées par Charles Aznavour lui-même ».

Une enfance dans un univers artistique

Il s’appelait « Charles ». C’est une infirmière, à sa naissance, qui en avait décidé ainsi, parce qu’elle n’arrivait pas à écrire « Shahnourh », son prénom arménien. 22 mai 1924, « Shahnourh » Varinag Aznavourian, naît en France. Hasard ou prédestinée ? Ses parents, d’origine arménienne, attendent l’obtention de leurs visas pour partir aux États-Unis. Mais la naissance de leur petit garçon bouscule leurs plans, et ils décident alors de s’établir en France. 

L’enfant grandit dans un bouillon de culture : la famille Aznavourian se rend tous les dimanches, à Pigalle, y voir du cinéma russe.

Petit Charles rêve de devenir acteur. Ses parents l’inscrivent alors à l’École des enfants du spectacle. Il n’a pas neuf ans quand il commence à se produire au Théâtre du Petit Monde. C’est à cet âge qu’il se choisit son nom de scène : « Aznavour ».

1946. Edith Piaf, déjà star, le repère. Elle l’embarque dans sa tournée entre la France et les États-Unis. Le public de la Môme acclame, « Roche et Aznavour », le duo qu’il forme sur scène avec le pianiste Pierre Roche. Mais ce dernier stoppe net leur ascension en tombant amoureux d’une jeune femme installée au Québec, en 1950.

Une reconnaissance sur le tard

Charles Aznavour pense un temps à rester au Québec, mais Edith Piaf l’en dissuade aussitôt. Elle l’encourage à se lancer en solo. Pendant huit ans, l’artiste travaille dans l’ombre pour la chanteuse, devient son confident. Il écrit aussi plusieurs chansons pour Gilbert Bécaud, et en 1955, fait sa première apparition à la télévision.

1956, premier Olympia. On juge son physique, on méprise sa voix. Mais les contrats s’enchaînent. Je m’voyais déjà est un tube. Le premier tube qui lui ouvre, pour de bon, les portes du succès.

« Artiste de variété du siècle »

Dès lors, Charles Aznavour enchaîne les hits et en 1963, il lance sa carrière aux États-Unis. Les Américains, séduits, se pressent pour assister à sa représentation au Carnegie Hall de New-York. De la France à l’Amérique, c’est l’Arménie que Charles Aznavour porte par dessus tout dans son cœur. Puissamment attaché à son pays d’origine, il décide en 1988 de créer une association, « Aznavour pour l’Arménie ».

Sa légitimité en tant que chanteur n’est plus à prouver, quand en 1997, il est nommé officier de la Légion d’honneur. 1998 : bon cru pour l’artiste, qui sort l’album « Jazznavour » et est élu « artiste de variété du siècle » par les lecteurs de Times Online et par CNN. Le voilà en première position du classement, devant Bob Dylan, Franck Sinatra ou encore Elvis Presley.

Années 2000, une carrière toujours plus prolifique  

Les saisons et les années défilent, mais Charles Aznavour ne semble pas essoufflé. Jusqu’en 2005, quand il décide d’entamer une tournée d’adieu intercontinentale : Amériques, du Nord, du Sud, Asie, Europe, Océanie. Où qu’il soit sur Terre, le chanteur, aussi acteur, pense à son Arménie chérie. Il acquiert la nationalité arménienne, en 2008, et l’année suivante, accepte le poste d’ambassadeur d’Arménie en Suisse. Puis devient le représentant permanent de l’Arménie à l’ONU.

L’artiste engagé ne met pas sa carrière entre parenthèses pour cela. Tournée d’adieu, disait-il, mais Aznavour n’arrive pas à quitter son micro et son public. En 2009 et à presque 85 ans, il entame une nouvelle tournée nord-américaine. Celle-ci le ramène à New-York, Los Angeles, Ottawa…

Sur scène, jusqu’à la fin

Le temps est passé, est-il forcé de constater, lorsqu’il sort en 2011 son cinquantième album, Aznavour toujours. Parallèlement, l’infatigable a tourné 80 films. Le monument de la chanson française était reparti en tournée mondiale pour fêter ses 90 ans. Il n’a pas eu le temps de la finir.

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