"Cela a laissé un grand vide en moi" : le prince Harry, auteur de l'avant-propos d'un livre sur le deuil

Dans un ouvrage sur le deuil à destination des enfants, le fils cadet de Lady Diana puise dans son vécu pour apporter quelques conseils et mots de réconfort aux jeunes britanniques ayant perdu un parent ou un proche à cause du Covid-19.

«Quand j’étais un jeune garçon, j’ai perdu ma mère», écrit le prince Harry. Le duc de Sussex a rédigé l’avant-propos d’un livre pour enfants sur le deuil, intitulé Hospital by the Hill (en français : Hôpital de la colline). Un texte touchant révélé par le magazine américain People. L’ouvrage, en vente sur Internet depuis le 19 mars, est publié à l’occasion de la Journée nationale de réflexion de la Grande-Bretagne, qui a lieu la semaine prochaine. Écrit par Chris Connaughton et illustré par Fay Troote, il raconte l’histoire d’une jeune personne confrontée à la mort de sa mère, qui travaillait en première ligne dans un hôpital lors de la pandémie de coronavirus. Le livre est par ailleurs offert gratuitement à tout enfant ou jeune du Royaume-Uni ayant souffert de la perte d’un proche en raison du Covid-19.

Une expérience vécue

Dans son avant-propos, le prince Harry n’hésite pas à faire référence à la mort de sa mère Lady Diana, décédée dans un accident de voiture lorsqu’il n’avait que 12 ans. Il partage même son vécu et les sentiments qu’il a pu alors éprouver, pour livrer ses conseils aux jeunes britanniques faisant face à cette terrible épreuve. «À l’époque, je ne voulais pas le croire ou l’accepter, et cela a laissé un grand vide en moi. Je sais ce que tu ressens, et je veux t’assurer qu’avec le temps, ce vide sera rempli de beaucoup d’amour et de soutien. Nous faisons tous face au deuil d’une manière différente, mais quand un parent va au ciel, on m’a dit que son esprit, son amour et ses souvenirs ne disparaissent pas. Ils sont toujours avec toi et tu peux les garder pour toujours. Je trouve que c’est vrai», écrit-il.

Dans son texte, le fils cadet de Lady Di réitère subtilement ses compliments à l’attention du personnel soignant des hôpitaux, en s’adressant aux jeunes lecteurs du livre. «Je ne l’ai jamais rencontrée, mais je sais que cette personne était spéciale pour toi et qu’elle était incroyablement gentille, attentionnée et aimante en raison de l’endroit où elle avait choisi de travailler», écrit-il. Et il ajoute : «Aider les autres est l’un des métiers les plus importants que l’on puisse faire.»

«Tout ce que je veux faire, c’est rendre ma mère incroyablement fière. (…) Je sais qu’il y a beaucoup de ma mère en moi. Je fais beaucoup de choses qu’elle aurait probablement faites», confiait le prince Harry dans les colonnes du magazine People, au mois de mai 2016. (Highgrove, 18 juillet 1986.)

«Le temps guérit les blessures. Je sais ce que tu ressens. Ma mère me manque tous les jours, et cela fait vingt ans qu’elle est morte», a expliqué le prince William à un enfant autiste de 14 ans ayant perdu sa mère, lors d’une visite officielle dans un hospice au mois d’août 2016. (Auckland, 23 avril 1983.)

«Nous voulions reproduire exactement ce que notre mère aurait voulu. Nous voulions avoir ce grand concert, plein d’énergie, plein de plaisir et de bonheur. Ce sera le meilleur cadeau d’anniversaire qu’elle ait jamais eu», assurait le prince William dans une interview, à l’occasion d’un concert organisé en l’honneur de l’anniversaire de Lady Diana, en 2007. (Royaume-Uni, 13 avril 1993.)

«Vous savez, je regrette vraiment de ne pas en avoir parlé. Je n’en ai pas parlé pendant les 28 premières années de ma vie. Il est normal de souffrir, mais du moment que vous en parlez cela n’est pas une faiblesse. Ce qui est faible, c’est de ne pas reconnaître qu’on a un problème, et de ne rien faire pour le résoudre», avouait le prince Harry aux caméras de la BBC, lors d’un événement organisé par l’association Heads Together au mois de juillet 2016. (Majorque, 10 août 1987.)

« Ce sentiment passera »

Si le prince Harry puise dans son expèrience personnelle pour adresser ce sujet délicat du deuil, ce texte permet de découvrir des sentiments qu’il aurait pu éprouver étant plus jeune, face au décès de sa mère. «Tu te sens peut-être seul, tu te sens peut-être triste, tu te sens peut-être en colère, tu te sens peut-être mal. Ce sentiment passera», dit-il à ses jeunes lecteurs. Il leur fait même une «promesse» touchante : «Tu te sentiras mieux et plus fort lorsque tu seras prêt à parler de ce que tu ressens.» Et il conclue par ses mots ! «J’espère que ce livre t’aidera à te rappeler à quel point ton parent ou ton proche était spécial. Et combien tu l’es aussi.»

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