“Ça s’est encore aggravé” : Gérald Kierzek pousse un nouveau coup de gueule

Alors qu’Emmanuel Macron a lancé une « mission flash » pour sauver l’hôpital, certains médecins font entendre leur voix. Le directeur médical de Doctissimo, Gérald Kierzek, a publié sur le site spécialisé une vidéo dans laquelle il ne mâche pas ses mots. Le médecin urgentiste y dévoile les deux solutions qui pourraient, selon lui, débloquer la situation.

La « mission flash » lancée par Emmanuel Macron depuis l’hôpital de Cherbourg ce mardi 31 mai sera-t-elle suffisante pour sauver les urgences ? De nombreux personnels de santé pensent plutôt non et continuent à tirer la sonnette d’alarme. Après Jehane Fadlallah, la médecin du service d’immuno-pathologie à l’hôpital Saint-Louis, à Paris, qui a interpelé le président de la République dans Quotidien sur TMC, c’est au tour de Gérald Kierzek de pousser un coup de gueule. « Si les urgences débordent, ce n’est pas à cause des patients et donc ce n’est pas aux patients à qui il faut dire : ‘Vous venez pour rien aux urgences’. Et ce n’est pas la ‘bobologie’ qui encombre les urgences« , a déclaré le médecin urgentiste dans une vidéo postée sur le site Doctissimo dont il est le directeur médical.

Selon celui qui intervient régulièrement sur LCI « les deux causes de la saturation des urgences sont : le manque d’attractivité, le manque de personnel médical et paramédical. » « Et ça s’est encore aggravé après le Covid », lance-t-il. Sa prescription ? « Il faut retravailler sur l’attractivité des carrières, remotiver les gens à venir travailler à l’hôpital. Et ce n’est pas uniquement une histoire d’argent. C’est aussi une histoire de respect à l’hôpital de bienveillance et de conditions de travail », explique Gérald Kierzek. « Et la deuxième cause qui est fondamentale, tous les collègues le disent, ce sont les lits d’aval qui ont fermé », poursuit le médecin.

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Un problème, deux solutions

« Le problème des urgences, c’est des malades âgés, polypathologiques, qui ont besoin d’un lit d’hospitalisation et on a trop fermé de lits. On a trop fermé d’hôpitaux de proximité. Donc ce qui coince, c’est l’aval. Et les urgences, c’est juste le goulot d’étranglement« , tranche Gérald Kierzek, estimant qu’on devrait aussi parler « des difficultés des autres services d’aval car (…) c’est une chaîne ». En résumé, pour le célèbre médecin, « si on veut régler le problème des urgences », il faut d’abord « redonner de l’attractivité pour que le personnel revienne et reste », puis « recréer des lits ». Ce dernier point est pour Gérald Kierzek le souci majeur de l’hôpital.

Article écrit en collaboration avec 6Medias

Crédits photos : Christophe Chevalin_TF1

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