"Baisser les yeux si le regard d'un homme se posait sur moi" : Isabelle Adjani se confie sur ses traumatismes d'enfance

À cœur ouvert. Isabelle Adjani s’est longuement livrée dans les pages du nouveau numéro de Paris Match, paru ce jeudi 27 octobre 2022.

Celle qui s’apprête à crever l’écran dans Mascarade, comédie dramatique signée Nicolas Bedos, en salle le 1er novembre prochain, a évoqué ce nouveau rôle complexe de femme antipathique, qu’elle défend au côté de Pierre Niney, son rapport à la vieillesse, ou encore, la vague #MeToo qui a déferlé sur les réseaux sociaux il y a cinq ans.

Des « ressentis traumatiques »

L’actrice de 67 ans qualifie ce mouvement de « canal libérateur », qui « n’a pas fini de modifier les consciences ». « Je le ressens, mais je n’en suis pas encore à l’heure du constat. C’est comme aborder un nouvel axe de la découverte de soi », développe-t-elle.

J’ai été élevée dans la honte avec un père qui m’exhortait à baisser les yeux si le regard d’un homme se posait sur moi.

« Après #MeToo, on ne reviendra pas en arrière », pense et espère Isabelle Adjani, qui salue « les effets thérapeutiques sur le plan tant sociétés que privé de cette transformation absolue ».

Isabelle Adjani et #MeToo

Puis, dans une lettre ouverte publiée par Les Inrocks le 12 novembre 2019, celle qui s’était aussi indignée de la tribune « pour la liberté d’importuner », a souligné « le courage et la dignité » de l’actrice Adèle Haenel, qui avait dénoncé quelques jours avant dans Mediapart des faits d’ »attouchements » et de « harcèlement sexuel » de la part du réalisateur Christophe Ruggia, avec qui elle avait collaboré lorsqu’elle était adolescente. 

Le 22 juin dernier, sur le plateau de Quotidien, sur TMC, Isabelle Adjani dénonçait « les choses inhumaines » qu’infligeaient certains réalisateurs – qu’elle n’a pas nommé – à leurs actrices et acteurs.

Mais l’icône de cinéma se disait optimiste quant à l’évolution de ces rapports de forces dans son secteur, et ce, grâce au mouvement #MeToo : « Je trouve que les metteurs en scène sont un petit peu alertés par la difficulté qui pourrait se présenter à insister de façon hégémonique ».

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