Adèle Haenel : Marlène Schiappa s'exprime sur son refus de porter plainte
Le 3 novembre dernier, Adèle Haenel révélait avoir été victime d’attouchements durant son adolescence, et accusait Christophe Ruggia. L’actrice a toutefois refusé de porter plainte contre le réalisateur. Ce mardi 26 novembre, sur les ondes de France Inter, Marlène Schiappa a réagi à ce refus. Non Stop People vous en dit plus.
Elle a brisé le tabou de la pédocriminalité dans le cinéma. Dans les colonnes de Mediapart, Adèle Haenel a brisé un silence vieux de 17 ans et révélé avoir été victime d’attouchements et de harcèlement sexuel. Dans son viseur, le réalisateur Christophe Ruggia qui lui avait offert son tout premier rôle sur grand écran dans le film « Les Diables » en 2002. Si Adèle Haenel a pris la parole, suite à un déclic provoqué par le documentaire « Leaving Neverland », la comédienne de 30 ans n’a jamais fait appel à la justice. « Je n’ai jamais pensé à la justice car il y a une violence systémique qui est faite aux femmes dans le système judiciaire », déclarait-elle, lors d’une nouvelle interview accordée à Mediapart le 4 novembre dernier. « Je crois en la justice mais elle doit se remettre en question pour être représentative de la société », poursuivait-elle.
Sur les ondes de France Inter, le 6 novembre dernier, Nicole Belloubet avait ensuite recadré Adèle Haenel suite à ses propos. La Garde des Sceaux estimait que l’actrice devait « saisir la justice », et avouait qu’elle avait été choquée par les déclarations de la star du « Portrait de la jeune fille en feu ». Sortie qui avait fait polémique sur la Toile.
Ce mardi 26 novembre, au lendemain de la conclusion du Grenelle des violences conjugales, Marlène Schiappa a eu une réaction beaucoup plus mesurée. La secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes s’est exprimée durant la matinale de Léa Salamé sur France Inter. « En tant que femme, je la comprends », a d’abord déclaré la ministre. « Mais c’est pour ça qu’on est mobilisé au gouvernement, pour faire en sorte que cela change. Moi, je ne suis pas pour l’injonction à porter plainte, vis-à-vis des femmes », a-t-elle poursuivi. Elle a toutefois défendu Nicole Belloubet, affirmant que, en tant que ministre de la Justice, « elle est dans son rôle ». Marlène Schiappa a ensuite expliqué pourquoi elle comprenait les victimes de violences conjugales et sexuelles qui ne souhaiteraient pas porter plainte. « À l’heure actuelle, je constate que 1% des violeurs, seulement, sont en prison. Et donc, je comprends les femmes qui ne veulent pas judiciariser (…) il y a des victimes qui ne sont pas prêtes à porter plainte, qui ne sont pas, psychologiquement, en capacité d’assumer une judiciarisation ou qui n’y croient pas. Je ne suis personne pour faire une injonction à la plainte », dit-elle. Marlène Schiappa s’engage toutefois à instaurer « toutes les conditions pour que [les victimes] puissent porter plainte ».
.@MarleneSchiappa réagit au refus d’Adèle Haenel de porter plainte pour agression sexuelle : « En tant que femme je la comprends. Mais c’est pour ça qu’on est mobilisé au gouvernement, pour que ça change. Je ne suis pas pour l’injonction à porter plainte » #le79Inter pic.twitter.com/uOlYmtqww0
.@NBelloubet « choquée » par les révélations de #AdèleHaenel : « Elle a tort de penser que la justice ne peut pas répondre à ce type de situation » #harcèlementsexuel #violencesfaitesauxfemmes@LeaSalame #le79Inter pic.twitter.com/EAfFCwnXsR
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