Willow Smith : "Ma mère m’a appris à devenir une femme, garder la tête haute et oser"

Comment décrivez-vous votre style ? Il varie selon mon humeur du moment. Il a connu des hauts et des bas au fil des années.

Suivez-vous une routine beauté spécifique ? Elle est classique, limite ennuyeuse : j’exfolie ma peau et je l’hydrate abondamment. Je bois aussi énormément d’eau, si possible au moins un litre par jour. Pas facile !

Éprouvez-vous le besoin de faire du sport ? Constamment. C’est même une de mes activités favorites car elle m’apporte beaucoup de plaisir immédiat.

Comment vous détendez-vous ? En faisant du yoga et des exercices respiratoires. Les bons jours, j’arrive aussi à méditer assise en restant immobile un long moment. Mais généralement, je préfère la méditation active induite par le yoga.

Quel rapport entretenez-vous avec votre âge ? Avec le temps, je me sens de mieux en mieux dans ma peau. J’ai davantage confiance en moi. Je prends désormais les choses comme elles viennent : pas à la légère, mais sans trop psychoter.

Les odeurs de votre enfance ? Principalement le Nag Champa, un encens de méditation qui sent le bois de santal. Également le pétrichor, l’odeur de la pluie sur la terre.

Portez-vous du parfum tous les jours ? Si je ne porte pas Alien Goddess, je mets une huile, en hommage à ma mère que je vois depuis mon enfance fabriquer ses propres senteurs à partir de différentes huiles essentielles.

Que représente pour vous le fait d’être l’image d’Alien Goddess ? Je suis depuis toujours inspirée par l’ésotérisme et le surnaturel, les divinités mythologiques, les déesses hindoues, donc je me sens complètement en affinité avec l’univers de ce parfum. J’espère que c’est un sentiment partagé !

Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans cette fragrance ? Déjà, ce nom fabuleux qui me parle totalement. Ensuite, son odeur, légère, douce et féminine. Je trouve les parfums des grandes marques souvent agressifs. Là, je suis transportée sur un nuage de fleurs de jasmin flottant dans le vent. Vous avez grandi dans les studios où vous emmenaient vos parents.

Qu’en avez-vous appris ? J’ai observé la joie de tous ces gens créatifs et le bonheur que leur musique procurait à celles et ceux qui l’écoutaient. J’ai très vite su que je voulais faire pareil. Vous avez déclaré espérer que votre dernier album* inspire plus de jeunes femmes noires à faire du rock.

Pourquoi pensez-vous qu’elles soient sous représentées dans ce genre musical ? Le rock est historiquement un territoire d’hommes blancs. Mais elles sont sous-représentées en général, pas juste dans la musique rock. Il est temps que la société évolue et cesse de ranger les personnes de couleur et les femmes dans des boîtes stéréotypées. Chacun.e devrait être libre de faire et ce qu’il/elle aime, de s’exprimer sur ce qui l’intéresse, porter les vêtements qu’il/elle veut et chanter la musique qui lui plaît. Pas systématiquement du R&B si vous êtes noire, mais par exemple du heavy metal, si cela vous chante ? 100 % exact.

Vous dites avoir beaucoup travaillé votre voix. Qu’avez-vous fait précisément ? Je me suis aperçue que j’avais des blocages émotionnels qui verrouillaient une partie de ma voix. Tim Carter, le coach avec lequel je travaille depuis douze ans, m’a aidée à m’en libérer. Cette nouvelle puissance vocale m’a permis de me sentir plus à l’aise pour chanter du rock. J’ai toujours eu conscience que si je me tournais vers ce genre, il fallait que je puisse donner le meilleur de moi-même.

Vous semblez très proche de votre mère, Jada Pinkett Smith. En quoi vous inspire-t-elle ? J’ai un respect infini pour sa force, sa créativité, sa capacité à affronter le jugement d’autrui, sa faculté à chercher quotidiennement à se surpasser. Je l’ai vue en tournée au Ozzfest (festival américain de hard-rock, en 2005, ndlr), se faire tellement critiquer sur scène alors qu’elle chantait sa musique heavy metal. Elle m’a vraiment appris à devenir une femme, garder la tête haute et oser.

La plus belle femme que vous ayez vue ? Il y a quelques années, en Thaïlande, lors d’une randonnée dans la forêt tropicale de Chiang Mai, j’ai croisé une tribu matriarcale. Ces femmes âgées, les piliers de leur société, comptent parmi les plus belles personnes que j’ai rencontrées. Je ne comprenais pas leur langue et ne pouvais pas parler avec elles, mais ce qu’elles communiquaient par leur regard et leur présence était extrêmement puissant.

(*) Lately I feel everything de Willow (Polydor/Universal).

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