Le retour réussi de la barrette, accessoire capillaire du moment

Elles étaient tombées dans les limbes de la mode au début des années 2000. Longtemps considérées comme l’accessoire fétiche des filles un peu pestes et des ringardes de service dans la pop culture, les barrettes sont désormais sur toutes les têtes.

Il y a seulement quelques années de cela, le mot « barrettes » renvoyait à un ornement capillaire que la pop culture assimilait aux séries le Destin de Lisa ou Ugly Betty. Deux sombres histoires de jeunes filles un brin ringardes, qui grâce à leurs métiers dans l’univers de la mode, allaient enfin prendre leur envol, connaître l’amour, la gloire, la beauté… et le bon goût. Autrement dit : fini les barrettes et les appareils dentaires. Pourtant, depuis plusieurs saisons, la barrette fait un retour fracassant, et s’impose sur les podiums de la Fashion Week autant que sur la tête des influenceuses. Décryptage d’une nouvelle ère au rayon accessoires capillaire.

La barrette 2019 : plus trop intello

Barrettes recouvertes de perles et de strass, barrettes à messages, en tortoise, à nœuds, de forme géométrique… Désormais, les barrettes revêtent diverses formes et, surtout, se portent en accumulation. Fini le look preppy à la Blair Waldorf dans Gossip Girl. En 2019, il faut au moins que trois barrettes se donnent la réplique. 
Et si on en met qu’une seule, on opte pour un format maxi.
 Le port de la barrette est ici totalement ornemental, sans plus d’objectif pratique -à savoir : retenir les cheveux. Sur les podiums, on les a repérées chez Ashley Williams, Versace, Dolce & Gabbana, mais aussi en marge des défilés sur des influenceuses, notamment danoises.

Pourquoi on l’aime à nouveau ?

Ce qu’on aime dans la barrette, c’est sa façon de reprendre et de détourner des codes bourgeois pour un rendu beaucoup plus pointu. Loin de l’image de fille à papa intello, la barrette se joue désormais des codes girly et affirme une féminité affranchie des regards extérieurs. Ce néo-BCBG dépasse d’ailleurs ce simple accessoire capillaire. On le voit notamment avec le retour du collier de perles, de la broche ou encore du serre-tête (Prada, Simone Rocha).

La quête de la barrette

À la rédaction, ce come-back ne nous a pas laissées indifférentes. Nostalgiques, on les veut, quitte à passer au peigne fin e-shops et magasins du coin.

Aurélie, journaliste beauté : « Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai dû porter mes premières barrettes -une toute simple en plexi marron avec les cheveux relevés « en palmier » et une autre en forme de noeud entièrement perlée- à l’école primaire. Au collège, j’étais plutôt petites barrettes en fer rose ou violet pastel de chaque côté de la tête. Vingt plus tard, elle reviennent. Tout a (re)commencé avec quelques « likes » sur des photos desdits accessoires dans mon fil Instagram. Puis, lors d’un week-end chez mes parents, je me suis carrément mise à retourner la maison du sous-sol au grenier pour remettre la main sur celles de mon enfance. Recherche frénétique qui s’est révélée infructueuse. Est-ce que j’ai pu les jeter ? Impossible. Je vais continuer ma quête, mais en attendant, la mode, elle, n’attend pas. Ma seule option a donc été d’en racheter. Et si la tendance est clairement établie aux US, elle n’a visiblement pas encore traversé l’Atlantique… J’ai tout de même réussi à en dénicher de très jolies chez Pimkie, Claire’s, et Accessorize, ces QG pour ados que j’ai depuis longtemps déserté. Car qu’on se le dise, je ne suis ni psychologiquement ni financièrement prête à investir dans des barrettes Rosantica by Michela Panero (305€ !), aussi sublimes soient-elles. »

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Mélody, journaliste mode : « La mode comme la beauté sont des industries qui déclenchent des envies frôlant l’obsession. Pour ma part, je n’ai jamais été très barrettes, elles conféraient une allure de jeune fille sage qui ne collait pas à merveille avec ce qu’on appelait alors mon côté « garçon manqué ». Pourtant, me voilà, à 30 ans, considérant sérieusement l’achat d’une barrette Man Repeller à 75€ tout en jetant des coups d’œil enamourés à une barrette siglée Gucci. Toujours à deux doigts de valider mon panier, je réalise que les frais de ports américains s’élèvent à 30€, je fais un rapide calcul d’un possible passage à la douane. Suis-je vraiment prête à dépenser plus de 100€ pour une barrette qui scande que je suis un « repoussoir à mec » (sic Man Repeller) ? »





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